une corne sur le majeur gauche
a l’école primaire je mettait mes erreurs entre parenthèses au lieu de les raturer
aucune conscience du vrai rôle de ce signe aucune conscience qu’on voyait encore ce que j’avais écrit au milieu des arcs-de-cercle
pas le ctrl+z espéré
pas l’outil gomme
)que de l’attention sur l’erreur(
on a essayé le stylo-plume c’était pas fameux pour une gauchère que les bruits crissants rendent zinzin – en plus de la couleur du stylo-effaceur que le papier puant absorbait par capillarité
ensuite au collège j’ai eu des stylos frictions dont l’encre s’efface par la chaleur du frottement – parfois la gomme synthétique devenait grise et molle mais globalement ça marchait bien
après j’ai fait des ratures baveuses avec des stylos gel qui séchaient trop lentement et mes doigts passaient dessus trop tôt – encore la main gauche – j’ai arrêté d’être soigneuse psychorigide pas compatible avec mon esprit de 15 ans tourmenté incompris pas compatible avec les bisous encore plus baveux que le crayon
enfin c’était le graphisme et je touche plus à un stylo trop grosse nerd pour me salir les mains
je garde une corne à l’intérieur du majeur gauche, côté index, en lieu et place d’un fantôme de crayon
(et au moins je sais utiliser les parenthèses ce glyphe parmi tant)