atelier d’écriture (1) avec Anna
Tout le monde fait des rêves. Quelques-uns s’en souviennent, beaucoup moins les racontent, et très peu les transcrivent. Pourquoi les transcrirait-on, d’ailleurs, puisqu’on sait qu’on ne fera que les trahir (et sans doute se trahira-t-on en même temps ?).
Je me rappelle pas souvent de mes rêves parce que j’ai le sommeil lourd. On m’a dit que quand on se rappelle de ses rêves c’est qu’on s’est réveillé juste après. Moi je me réveille jamais. Moi je me rappelle que des rêves que j’écris le matin quand jsuis pas tout à faire réveillé. C’est la plupart du temps de longs rêves où se succèdent des scènes qui n’ont rien à voir entre elles, y’a souvent un moment où je cours. C’est comme si les lutins qui font fonctionner mon cerveau se mettaient à jouer au yams la nuit tombée, fatigués de leur journée de travail. Les dés ils les ont sûrement trouvé dans un vieux tiroir. Je les imagine dans l’arrière cuisine, clopes au bec, yen a un qui a fait une petite suite.
La face 1 d’un premier dé lance une scène de manif (pattern récurrent de mes rêves),
La face 2 du deuxième dé lâche mon ex (autre pattern, mais de moins en moins récurrent)
La face 3 du troisième dé projette la photo de la plage qu’Ezra m’a montré tout à l’heure, avec les galets roses (mémoire immédiate).
La face 4 du quatrième dé rappelle la soirée film avec Blaiz la semaine dernière (random shit).
Ça c’est chez mes lutins, mais ma tête ça donne quelque chose comme : je me fais poursuivre en manif par des policiers, mais en fait la manif c’est pas à Rennes c’est sur la plage près du gîte. Le sable ralentit ma course et je finis par faire du sur place, le flic en profite pour m’attraper le bras, je tombe et ma tête heurte un galet. Un peu sonné, je mets quelques secondes à comprendre que je suis nez à nez avec Rouky le chien du film Disney Rox et Rouky, mais en fait à la place de sa tête y’a la tête de mon ex, sa moustache de connard et ses grand yeux de biche, avec juste deux longues oreilles qui pendouillent à droite et à gauche. C’est le genre de rêve dont je pourrai me rappeler.