X
X refuse par principe de mettre de l’argent dans les choses qu’iel considère comme futiles : les vêtements, les bijoux, les RDV chez le coiffeur, et globalement tout ce qui gravite autour du monde de l’apparence. Pour X, l’argent ça se met de côté ou ça se dépense -de manière résonnée- si un besoin réel se présente. Mais admettons le, X n’est pas immunisé.e non plus contre cette obsession de l’apparence, ce discours du paraître. Surtout qu’X habite dans une grande ville, où l’ on a vite fait d’être catégorisé.e par ses voisins et se collègues comme lea plouc de service.
Ce n’est pas parce que X achète systématiquement le shampoing le moins cher situé tout en bas du rayon, sans regard pour sa composition ni pour le type de cheveux auquel il est sensé rendre service; ni parce que X met toujours les mêmes vêtements qu’iel avait reçu en cadeau 15 ans auparavant, lorsque sa mère était encore en vie, qu’iel ne sait pas pour autant se montrer coquet.te.
L’année précédent sa dernière embauche, chez V€&, X avait trouvé entre deux sièges de bus, qu’il prenait pour aller à une retrouvaille entre frères et sœurs dans un bar chic du marais qui l’épuisait d’avance, coincé parmis les miettes de pain moisies et les cheveux, une fine montre Cartier, dont on pouvait encore voir briller le cadran, malgré la crasse et la poussière.
En arrivant au bar, X avait été reçu.e avec un tonnerre d’exclamations et de commentaires plus exagérés les uns que les autres, quant à la beauté et la préciosité du petit objet encore encrassé, qu’iel dévoilait au creux de sa main
Depuis, il n’était pas passé un jour sans qu’X ne sorte avec sa montre, fièrement présentée à son poig net