serrer (tw dépression, violence, suicide?)
je serre les dents. la mâchoire serrée, rien ne doit sortir. c’est physique, si ça sort alors quoi ? je serai vide de toute chose. sans ma douleur qui suis-je ? l’eau des pâtes qui va déborder. j’ai mis le couvercle il y a longtemps, les lois de la physique me disent que bien sûr ça va exploser. je refuse d’écouter. pas moi, pas moi. je suis différent. peut-être les autres mais pas moi. tout va rester bien à l’intérieur et je vais continuer à marcher, machine à vapeur. tant pis si je ne suis plus vraiment là, si l’automate suit un plan dont le créateur est mort. c’est ok. je l’accepte. ce que je refuse c’est de tout arrêter, de me poser. non non non non non. je veux bouger à en faire tordre le métal, en refaire un corps parfait qui ne me trahira pas. aucune émotion ne pourra transparaître, je ne parlerai pas. alors même que je m’enferme dans l’atelier et dans mon silence, je sais que j’ai déjà échoué. j’ai déjà perdu, il faut que je dorme comme un lâche. je me hais dieu je me hais. je voulais m’enfermer mais je ne pourrai pas. je ne me laisse pas faire, oh dieu pourquoi? qui me force à ressentir ? à vivre? je n’en veux plus de tout ça. je veux m’éteindre après avoir trop brûlé à la forge. il n’y a plus de charbon. alors pourquoi tout brûle encore? que quelqu’un me tire une balle dans le crâne, j’en serai incapable. ce qui va sortir de cette journée au final ce sera des éclats de cervelle. au moins on pourra enfin étudier toustes ce qu’il y avait dans ma tête. j’espère que ce sera utile.