37 rue bourseault
Je me souviens de cette chambre à son arrivée à Paris et maintenant cinq ans plus tard on la chiffonne dans des sacs poubelles et on la range dans des cartons. Beaucoup de sacs poubelle et de cartons. Ça s’entasse ça monte progressivement dans l’entrée on croirait une barricade. On a fait ça bien, en musique forcément comme quand on parle peu. Mon rôle consiste à inspecter les placard et à lui montrer chaque chose que je trouve : ça non, ça oui. Il y a des choses que je jette sans lui montrer car je sais qu’elle me dira non. Parfois en grattant le fond je tombe sur des trucs et ça nous fait rire : un harmonica un slip kangou des ballons une flûte des vieilles photos. Elle fourre tout dans les sacs sans trier, elle dit que c’est passer encore du temps sur les choses au moment où elle ne veux plus les voir. Le chat ne m’aime plus. Je me dis que c’est la dernière fois que je le vois tout comme cet endroit et au fond ça ne me fait pas grand chose. Marion fume au balcon tout comme il y a cinq ans quand elle arrivait à Paris au début de l’été et je revois la même image, sauf que les tornades qui dansaient dans ses yeux se sont un peu estompées.