Mon lit
Les premiers jours ça va toujours.
Puis vient soudain les premiers frissons. Pas des frissons de chaleur, des frissons qui partent du coeur. Non, plutôt de qui font jaillir la chute soudaine d’un ascenseur. Ceux qui donne froid, qui transforme les mains en glace. Qui parcourt les flancs en surface, sans jamais faire vibre le pouls, seulement de quoi remuer quelques angoisses.
Je ne veux pas, ne peux pas me résigner à mettre des mots dessus. Je t’aime. C’est tout ce qui compte.
Mais ton silence me questionne. Jusque dans les pires scénarios. Je te vois ailleurs, la tête en l’air ou dans les bras d’un autre. C’est ok. Pour moi c’est ok.
Et pourtant, lorsque je t’imagine près des étoiles, je ne peux empêcher ce courant dévasté qui peint mon visage en sombre, de marteler mon coeur. Je ne peux cacher un sentiment, aussi fin, aussi transparent, aussi cassant qu’une bille de craie quand le voile d’un soulagement me recouvre, me colle, et m’englue. Une toile d’araignée au porche du paradis. Ce sentiment est une toile d’araignée. On en veut pas chez soi. On la veut dehors. A la frontière de l’habitat. Pourtant on ne peut rien contre. Une nouvelle s’y logera dans le coin des poteaux de bois, que l’on s’amusera à chercher le soir entre quelques zaza. Elle vient avec le temps y tisser sa complexe toile. D’un fil solide, au si beaux motifs. Il paraît qu’avoir des araignées chez soi et signe d’un environnement sain. Papa ou Maman me disait souvent « araignée du soir, espoir ».
Dans tout les cas ça ira. Il s’agira d’y croire encore.