Par les temps qui courent – 1
Parfois, le corps est à l’arrêt, le regard plongé dans le vide. Les deux globes immobiles ne cherchent rien. Envouté, un bruit sourd et aigu projettent toutes sortes d’images, de mots sur la pupille. La ligne de chaque volume s’épaissit, se trouble et renforce la clarté incisive du flux interne. De la main statufiée, un doigt se décroche nerveusement, pulsion d’une énième vision ensevelissant les pensées.
Les paupières clignent presque dans un craquement, balayant vainement les résidus hypnotiques. Le brouillard épais ne se dissipent pas. La machine s’actionne, engendrant un effet sur chaque engrenage, partant du cœur seul jusqu’aux extrémités froides. Somnambule ensorcelé par ses démons quotidiens, au sein de son foyer les bras s’activent, ramassent, aspirent, astiquent et s’emmêlent. Les pieds picotent jusque dans le derrière des mollets, et par secousse, en équilibre sur une jambe, l’autre tente de s’en débarrasser. Les déplacements se muent en de futiles allers-retours et telle une bête en cage, les démangeaisons ajoutent un agacement aux gestes automatiques.
Stop.
Je m’arrête.
Irrité jusqu’au flanc de mon cou, je secoue la tête pour créer une brèche dans cette fumée obscure. Un ciel.