Exercice d’écriture: quand je serai vieux/vieille.
Quand je serais plus vieille… Souvent j’essaye d’imaginer ce que sera ma vie plus tard. Étant étudiante, l’imagination de ma vie plus tard ne cesse de changer. Chaque jour de nouvelles possibilités ou des portes qui se ferment. Ce que je serai plus tard…. Je m’imagine à court terme dans un ou deux ans. Quand je serais plus vieille d’un an et demi j’aurai mon diplôme. Oui mais après ? Que serais je quand je serais vieille ? Une connasse aigris d’avoir loupé sa vie ? Seul point qui me rassure et reste constant, c’est que quand je serai plus vieille j’aurais toujours D. à mes côtés.
Chaque jours comme des millions d’univers parallèles, le « ce que je serais quand je serais vieille » change. Aujourd’hui je serais cosmonaute, demain bibliothécaire… L’ angoisse de ne pas savoir ce que l’on sera, l’incertitude de ce que l’on est. Car bien sûre ce que l’on sera est encré dans le présent. Impossible de vivre le présent sans se projeter dans l’avenir, ne serait-ce qu’avec cette éternelle phrase « je ferais cela demain » je ferais cela quand je serais plus vieux..
Pauvre moi plus vieille, je met tout sur ces épaules, plus tard je ferais si, plus tard j’apprendrais ça, plus tard quand j’en aurais les moyens, plus tard quand j’en aurais le temps, plus tard peut être, mon moi plus vieux fera ce que j’aurais dû faire depuis longtemps. Certains utopistes pensent vivre le présent comme il vient, ils vivent au jour le jour. Je n’y crois pas, ce n’est qu’un mythe, ou alors ce sont des gens qui vivent dans la rue. Qui ne savent pas, qui ne sont pas sûre de savoir de quoi demain sera fait. Vivre en se projetant dans l’avenir est essentiel, même si l’on sait qu’au final, nos projections ne s’accompliront jamais. Car notre moi plus vieux, si on l’atteint un jour, continuera de se projeter lui aussi vers son soi plus vieux.
En somme, quand je serais plus vieille, je serais moi, en plus vieille.