« l'intimité territoriale, à distinguer des « territoires de l'intime » désigne une expérience d'appropriation qui altère, voire subvertit la distinction privé/public sur laquelle sont fondées la séparation et la discrimination des espaces fonctionnels, homologués. […]
l'intimité territoriale est celle qu'un individu, une famille ou une communauté entretient avec son environnement, au delà de l'abris domestique ou plutôt quand celui-ci est même un vecteur-et non une coupure-de l'environnement.
l'intimité territoriale peut résulter peut résulter d'un obligation de repli correspondant à un défaut de domicile légal , à l'exclusion de l'espace public, mais elle participe d'une ouverture :elle instaure une autre dimension de la subjectivité, démarqué du partage privé/public.
[...]
l'expérience voire la production d'une intimité territoriale nécessite en revanche une redistribution permanente du rapport privé/public avec son corrélat intérieur/extérieur, qui renvoie qui revoie à la structure du corps propre.
D'où l'importance des effets de seuil et plus généralement d'une pensée liminaire, qui ne dois pas être réduite à des jeux de frontières. Quand elle produit ses effets de seuil, l'image n'est plus seulement une représentation, elle cesse de fonctionner au service d'une volonté exclusive, elle devient active pour l'être humain comme le plan naturel d'Uexküll l'est pour l’araignée qui tisse sa toile. »
Jean François Chevrier, des territoires, l'arachnéen, paris 2011.