Je cherche encore l’adresse
Monsieur Alain Guyard,
La Zonzon n’est pas de votre première plume, mais ce sont les premières de vos lettres que j’ai lues.
Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de lire quelque chose qui vous tire par le bras d’un trou trop sombre où vous étiez tombé? Il faut dire que vos phrases sont arrivées au bon moment, j’ai retrouvé foi entre lecture et écriture.
Je ne suis jamais passée par la case «prison», j’aime bien la philo mais pas trop, je suis une enfant gâtée des classes moyennes, le genre de fille qui s’ennuie au lieu d’être heureuse, je n’aime même pas le sud, je trouve que les murs y sont trop propres, et manquent de cette humidité champignoneuse qu’on trouve dans le nord.
Mais j’ai grave kiffé votre écriture, sa mère. Quand on frappe votre nom dans google avec la hâte de savoir qui a bien pu pondre un truc pareil, on tombe sur des interviews où vous expliquez votre dévouement philosophique marginal, votre pensée rebelle, et sur des photos de vos tatouages de bad boy.
Même si je n’ai pas tout vu/lu, je n’ai pas trouvé beaucoup de lignes sur votre verve entrainante. Alors j’en rajoute quelques unes ici. Le battage médiatique autour du «professeur en grève illimitée avec l’éducation nationale», c’est chouette comme histoire, et ça explique pas mal de trucs. sauf que je le trouve injuste parce qu’il oubli un peu tous les mots dont vous êtes fort. Face à la voix sensuelle qui vous interroge sur France Inter (on a presque l’impression qu’elle mouille devant un gangster), je voulais ajouter que vous décrivez les choses avec une justesse qui défie la langue française.
Bref, je voulais surtout vous dire merci.
Sincèrement,
Chloé Kermorgant
P.S.: je suis évidemment entrain de lire «Le Projet Salomon»