déglutir sa peur
Je fais le distrait comme ça, mais faut pas croire. Là j’ai comme une idée, un sentiment, un soupçon. Appelle ça comme tu veux. Je sens bien qu’il y a quelque chose, là dans l’ombre, ou plutôt quelqu’un. Il attend juste le bon moment, dans mon dos. Foutu lâche. Il pense sûrement que je n’ai pas senti sa présence vicieuse, voir même que je ne ferais rien. Il se trompe lourdement. Je ne suis pas de cette espèce molle, qui se laisse tailler un deuxième sourire dans la bidoche sans broncher. Ce genre de type dirait encore « s’il-vous-plaît » et « merci » parce que c’est gratuit. Pas de ça avec moi. Qu’il se pointe tiens, j’espère qu’il a les tripes bien accrochées…
T’entends ce silence assourdissant? J’ai comme l’impression que cet enfant de bâtard a compris à qui il avait affaire. Il a dégluti sa peur et a ravalé en même temps tous ses plans foireux. Probable même qu’il ait disparu. Il s’est faufilé loin d’ici sans se retourner, avec la discrétion du chien qui a trouver son maître.