Je me souviens y’avait cette fille seule assise sur un fauteuil très bas.
Elle ne faisait rien.
Son cou était caché par une énorme écharpe, jusqu’à sa bouche.
Elle regardait dans le vide.
Ses cheveux étaient emprisonnés dans l’écharpe. Oui c’est ça, et elle avait les cheveux bruns, peut-être noirs. Je m’en souviens si bien parce que c’est pas courant d’être plongé dans l’intérieur quand tout le monde vous voit. Elle était là, imperturbable, alors que c’était le bordel autour, et j’arrivais pas à décrocher mes yeux. Est-ce qu’elle pensait ? Est-ce que son esprit était vide ? Est-ce que c’était juste un rêve éveillé ? J’arrivais pas à savoir. En tout cas elle était pas là. Elle était déjà loin.
J’avais envie d’établir un périmètre de sécurité autour d’elle, j’étais prêt à me jeter sur la moindre personne qui oserait s’en approcher, qui la ramènerait violemment à la réalité. J’étais devant une sorte de trésor merveilleux et rien ne devait troubler sa tranquillité, ou du moins, son apparente tranquillité. Peut-être que c’était mouvementé à l’intérieur ? En fait j’avais pas envie de savoir. Je prenais simplement ce qu’elle m’offrait à voir, j’avais aucune envie de troubler sa sphère, je préférer spéculer, imaginer, fantasmer sur ce qui se passait à l’intérieur et je me disais que peut-être, la plus belle chose qui pourrait s’y passer, ce serait le néant.
24 février 2015
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