suspension
Ce n’est pas de la neige même si cela blanchit le sol. Ce sont comme des paillettes en suspension. D’infimes morceaux de verre qui flottent à hauteur d’un regard. En avançant dans ce nuage les particules viennent fondre sur la rétine. La lumière est froide, presque artificielle et pourtant naturelle. Elle s’artificialise surement parce qu’on ne la connaît plus. Une lumière glacée qui habille l’hiver. Des rayons qui font plisser les paupières. Une lumière fraiche et basse qui te rappelle des projecteurs de studio. Tu avances dans cette ambiance gelée, tout est recouvert d’une épaisseur blanche, tout se dessine, se contoure. Les toiles d’araignées invisibles deviennent massives. Tout ce qui se cache apparaît. Pour un temps seulement car une fois tout recouvert, tout ce qui se montre et tout ce qui se camoufle sera dessiné d’un même trait, sera recouvert de la même couche. Tout unifié en une matière, en une couleur, nous sommes au pays des ombres.