Denise habitait à Courtenay.
Elle essayait tant bien que mal de maintenir à flot le bateau qui venait de se prendre violemment l’iceberg. Elle était là, élégante et souriante.
L’impact avait été brutal.
Le soleil et le chlore de la piscine avaient rendu ses cheveux secs et bouclés.
C’était l’été.
La table était dressée et la salade composée joliment présente au centre de celle-ci.
Elle servait l’omelette comme si de rien n’était.
Chaque invités tendaient poliment son assiette pour être servi.
La cigale chantait, et le vent été chaud.
L’alarme résonnait dans sa tête, le naufrage était imminent, elle devait faire vite et trouver un gilet de sauvetage. L’eau s’infiltrait vicieusement dans l’habitacle qu’elle pensait insubmersible en cette saison.
Elle c’était trompée.
Les pieds dans l’eau, elle avait fini son tour de table.
Elle n’avait pas faim, elle avait froid.
L’eau continuait à monter, elle colmatait comme elle pouvait la fissure grandissante.
Elle ne dormira pas cette nuit.
On avait mal calculé notre coup. L’accident avait eu lieu en plein virage, pris par surprise, sournoisement. La coque c’était empalée brusquement dans la glace, le cockpit était en morceaux.
L’iceberg c’était mon Père.
Et au final, il s’en foutait des affaires de sa grand-mère.