Ocean Oceane c’est toi qui nous mène en bateau.
Je voudrai être enfant, pieds nus dans les dunes de sable froid à éviter les chardons.
Je voudrai sentir le gasoil et le poisson frais.
Je voudrai avoir la peau séchée par la mer, le sel et le soleil.
Je voudrai courir et casser mes tongs.
Je voudrai me balancer suspendu à l’arbre du Repos, monter sur le tronc.
Je voudrai boire des grenadines, dilapider le stock de glaces au citron.
Je voudrai planter des sardines, chercher le maillet et dormir dans un duvet.
Je voudrai me doucher dehors, dissimulé mon corps derrière des palettes ramenées du port.
Je voudrai manger penché sur une table de camping en plastique bleue.
Je voudrai faire attention au réchaud et avoir les lèvres gercées.
Je voudrai mettre de la crème solaire et faire des shampoings dans le bac à vaisselle.
Je voudrai attendre le barbecue, perdre aux dauphins dauphines.
Je voudrai marcher jusqu’à la boulangerie pour acheter du pain trop cuit et voler des bonbons.
Je voudrai tourner en rond dans la petite épicerie Germain Pilon.
Je voudrai regarder voler les bateaux suspendus au plafond de la petite église en bois bleu.
Je voudrai chuchoter le soir, me brosser les dents et cracher dans les buissons.
Je voudrai aller à la plage le matin et ne revenir que le soir.
Je voudrai insérer des jetons pour faire sortir le filet d’eau de la paume de douche.
Je voudrai éviter les hannetons, rigoler et dormir en bas du phare.