Errances

25 janvier 2017

« Sur un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, vous ne pouvez pas tout contrôler en détail. »

Filed under: chemins — Étiquettes : , — errant @ 16:49

Merci Paul Giacobbi, on saura maintenant qu’en question de gérance de budget, on ne vous fera pas confiance.
Paul Giacobbi, on ne le connait pas trop, et pourtant ses postes gouvernementaux le propulsait sur les devants de la scène : maire de Venaco (Haute-Corse) entre 1983 et 2001 , membre de l’assemblée de Corse entre 1986 et 2002, conseiller exécutif de l’assemblée de Corse entre 1992 et 1998, membre du conseil général de la Haute-Corse entre 1997 et 1998, président du conseil général de la Haute-Corse entre 1998 et 2010, président du conseil exécutif de Corse entre 2010 et 2015, et actuellement député de la 2e circonscription de Haute-Corse depuis 2002.

Député, mais plus pour très longtemps.
Cet homme, étiqueté divers gauche ou Parti Radical de Gauche, c’est selon, aurait, durant sa présidence du département de Haute-Corse, distribué près de 500 000€ de subventions publiques à des proches.
Rien que ça. C’est du détournement de fond pur et dur.

Cet argent, donné sous couvert de développement de gîtes ruraux, allait directement dans les mains de son ancien bras droit Dominique Domarchi, assassiné en mars 2011 (c’est comme ça que ça se règle en Corse les histoires de détournement de fonds), ainsi qu’à des habitants de Venaco, sa terre d’élection.
A Bercy, en 2011, on se rend compte dans la cellule Tracfin qu’il manque des sous en Haute-Corse (500 000 balles c’est pas rien), et que, quand même, on devrait s’inquiéter.
Puis, pendant trois ans, silence radio.
Et enfin, en 2014, le parquet de Bastia se réveille, et met en examen des personnes ayant reçu de cet argent, puis des personnes en ayant donné dans l’administration du Conseil général corse. Paul est finaud, et ce sent un peu visé par les enquêteurs ; il décidé de faire une opération médiatique (à la hauteur de ses actes, c’rest à dire minable) en accordant un entretien avec le journal au Parisien en avril 2015. Il y dira notamment la citation en titre de cet article, et il rajoute que c’est une « affaire tout à fait mineure et anecdotique ».
C’est vrai que, niveau détournements de fonds, on a connu pire, mais on parle tout de même de 500 000€.

Finalement, après avoir copieusement insulté la presse qu’il accusait de l’accuser trop (on s’est compris), Paulo a été condamné à 3 ans ferme, 5 ans d’inéligibilité, et 100 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Bastia.

On attend une aussi franche fermeté pour tous les autres pourris.

Bonne Année !

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