Ça ressemble à une histoire d’amour mais c’est un dimanche au Lavomatic.
Partie I :
Elle est partie pour changer d’air, laver son linge c’est un prétexte comme un autre pour changer d’air.
Elle est partie parce que ses murs lui font la gueule. Il y a des endroits où on pourrait passer milles dimanches. Ici, ça craint, elle sait juste accumuler la paperasse, remettre au lendemain, trop penser.
Alors elle monte dans la voiture et raconte aux autres passagers que changer d’air ça fait du bien, même si ce n’est que le temps d’une journée, c’est ressourçant, le linge est un prétexte pour prendre du recul. Parce que c’est bien ce qu’il y a d’écrit dans le carnet de note : « prendre du recul ».
Dans la voiture les passagers somnolent, la voiture endort. Le paysage n’a pas d’importance, c’est le mouvement qui compte.
Dans la voiture elle se demande ce qu’elle fait la.
La voiture arrive, le tram aussi, elle grimpe dedans, les contrôleurs aussi.
Elle se dit que ce lavomatic sera le plus onéreux de tout les temps.
Partie II :
Aujourd’hui c’est dimanche, il n’y a pas grand à faire le dimanche pense t’il.
Il trouve le temps gris mais ça n’a pas d’importance parce que Féderer vient de gagner.
Il aime se réveiller et regarder le tennis à la télé, parce que c’est un match important qui se joue ce dimanche matin.
Il est bientôt 13h et il se dépêche d’enfiler quelque chose, sans prendre le temps de mettre une écharpe il part chercher une fille qui l’attend peut être déjà.
Il lui a promis qu’il l’accompagnerai laver son linge dans un beau et luxueux lavomatic.
En fait il ne connait pas vraiment d’adresse, il va improviser.
Il a juste envie de la voir.
Le lavomatic est un prétexte pour passer le dimanche ensemble.
Finalement il est en avance, il voit le tram arriver, se saisit du sac de linge et prend la fille dans ses bras.
Ça ressemble à une histoire d’amour mais c’est un dimanche au lavomatic.
« Elle est partie parce que ses murs lui font la gueule. » J’aime beaucoup. Ça fait longtemps que je n’avais pas lu une si belle phrase.
Commentaire by Emeline — 9 février 2017 @ 15:45