Le parfum.
Ce parfum rose de trente centilitres est là depuis des années déjà.
Il était vide, ou quasiment. Ne restait-il qu’un centilitre. Un centilitre de souvenirs. Il était là pour toutes ces fois qu’elle voulait le revoir dans ses souvenirs.
Elle s’approchait de son armoire, sortait le parfum, et en mettait sur son cou, là où il posât ses lèvres jadis. Cette odeur pouvait la faire revenir des années en arrière. Et avec chaque année, tombait de ses yeux une larme. Elle ne voyageait pas que dans le temps, mais aussi, dans l’espace.
Noël, des années plus tôt. La vieille photo avec la roue, l’écharpe blanche et le pull noir. Et puis l’ami. Le froid. Et les gaufres.
C’était le Nord, le premier baiser aux lèvres gelées, le premier sexe, les premiers regards, le premier je t’aime. Et la bague.
Les souvenirs de la bague reviennent toujours. Ce n’était pas une bague de mariage, non. C’était plutôt une bague de promesse. Une promesse d’être sienne et lui rester fidèle éternellement.
Mais éternellement est un mot indomptable, et indomptable fut leurs amour. Un amour fou, fusionnel et insensé. Un amour qui dura des étés, printemps et automne. Mais les hivers s’avéraient durs et longs, les pluies interminables et les orages.
C’était un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes, c’était un amour, du courage et deux enfants hors des normes.
Un amour dans un orage réactionnaire et insultant, un amour et deux enfants en avance sur leurs temps.
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo.
N’en déplaise à Shakespeare
Commentaire by Lou — 4 octobre 2017 @ 14:32