j’ai mal sous la clavicule. j’ai dit que j’avais oublié mon corps. je suis un esprit dans une bulle qui s’éparpille. est-ce que tu te sens morcelé? non je suis plutôt compartimenté. on a fait des visages qui se mélangent puis on les sépare. il dit que ça fait du bien un peu de vide autour. c’est apaisant quand on soulève la toile
je suis fatiguée dans le bus qui tremble. on s’en fiche. écrire dans le bus qui tremble donne envie de vomir. regarde le ciel est bleu. quand on ouvre les yeux ce matin. nu, il ouvre la fenêtre et dehors il gèle. il touche la glace avec son poing. moi la lumière m’éblouie. c’est parce que t’as les yeux bleus.
il a dessiné « la nuit de diamants » c’est dans le livre de kerouac quand il décrit le froid et le ciel dégagé. puis un dessin de deux personnes qui font l’amour sous une coque de bateau. il a aussi noté l’anecdote de la rue des innocents. j’ai rêvé de lui cette nuit et j’ai crié son nom dans cette pagaille. on s’enfuit en courant et on se tient la main pour ne surtout pas se séparer. c’est éprouvant, la complicité dans la panique.