Une grande salle vide
Plus grande que celle dans laquelle nous sommes
Plus haute aussi
Une porte en haut d’un petit escalier au fond sur le mur de gauche
Des fenêtres qui peuvent s’ouvrir
Une porte derrière nous
Un grand calme
Quelqu’un rentre derrière nous
Quelqu’un rentre derrière nous en poussant un très grand cube avec tout son corps
Sa tête repose sur le haut du cube, ses bras pendent de chaque côté
On se pousse pour le laisser passer
Il laisse le très grand cube à deux pas de nous puis s’en va par la porte en haut de l’escalier
En même temps quelqu’un ouvre la porte en haut de l’escalier et rentre en tirant un long tapis de fausse pelouse
Un très long tapis
On n’en voit pas la fin
Il recouvre les escaliers et reste en bas en le tenant,
Ne bouge plus
Un temps de rien, de silence
Quelqu’un rentre derrière nous en poussant un œuf avec son pied jusqu’au milieu de la salle et repars par où il est arrivé
Quelqu’un rentre, enlève ses chaussures
Ce quelqu’un reste ou pas
Quelqu’un d’autre rentre, enlève ses chaussures, enlève son manteau et s’allonge la tête contre le sol pas loin de son manteau
Si la personne est restée elle va se glisser sous le manteau, sort ses mains des manches mais pas sa tête, elle se déplace en rampant jusque dans le coin au fond à droite de la pièce, ressort de sous le manteau et s’en va
On entend du bruit dans le couloir derrière la porte
La porte s’ouvre
Quelqu’un rentre en tirant une chaise avec ses dents jusqu’au milieu de la pièce et sors à reculons par la porte derrière nous
Deux personnes rentrent en poussant difficilement une énorme pierre jusqu’à côté de la chaise et s’en vont par la porte en haut de l’escalier
Quelqu’un rentre et traverse la pièce avec quelqu’un inerte sur son dos
Quelqu’un rentre avec les mains dans les poches et longe les murs en sortant de ses poches des formes de différentes tailles et les pose au sol
Quelqu’un rentre en glissant sur le dos avec une forme grande comme un violoncelle posé sur le ventre, ce quelqu’un glisse jusqu’en bas de l’escalier, se retourne pour se retrouver sur la forme
En même temps la porte en haut de l’escalier s’ouvre
une boite en carton apparaît, elle avance toute seule et dévale les escaliers, elle s’ouvre sur le coté et la personne qui était à l’intérieur s’allonge en laissant le haut de son corps dans la boite
Quelqu’un rentre par la fenêtre avec une boite de sucre en morceaux dans les mains, la pose à côté de nous et s’assoit en face
Quelqu’un d’autre rentre par la fenêtre avec une pile de tissus dans les bras, lâche tout pas loin du centre de la pièce et pars par la porte derrière nous
Plus rien ne bouge
Les murs retiennent leur souffle
Il y a seulement le bruit des morceaux de sucres que la personne assise pose au sol ou jette à travers la pièce
Quelqu’un rentre en courant et enlève tout ce qu’il y a dans la pièce
Les corps, toutes les formes contre le mur et celle à côté de l’escalier, l’œuf, la chaise, le tas de tissus, les deux paires de chaussures, le très grand cube, le manteau, la boite en carton avec le corps dedans et l’énorme pierre
Ce quelqu’un sort à son tour de la pièce
Plus rien ne bouge
Les murs retiennent leur souffle
Il y a seulement le bruit des morceaux de sucres que la personne assise pose au sol ou jette à travers la pièce