Tranchons !
Pour que se répande la joie de conquérir une nouvelle existence, il nous faut sortir du domaine des Idées, élaborer en commun les formes de vie à venir : que dans les corps en crise – écoles, hôpitaux, énergie, transports, agriculture, université – ceux qui triment songent à comment ils s’organiseront sans ceux qui sont là pour les gérer ; que ceux qui ne se résignent pas à l’apartheid rampant se réunissent pour savoir comment rendre immédiatement aux villes leur rôle et leur beauté ; que tous, nous préparions la mise à la retraite d’office des financiers, des économistes et des géopoliticiens.
Le temps n’est plus à l’indignation humaniste ni à l’analyse sociologique. Il ne s’agit plus de faire la critique de l’oligarchie au pouvoir mais tout simplement de la congédier. Car le maintien d’un régime responsable de tant de cruauté et qui n’en garantit que la permanence est une éventualité infiniment plus redoutable que l’insurrection qui vient.
Extrait d’une chronique d’Eric Hazan parue ce mois-ci.