Et quand le piano résonne dans les couloirs du cloître
J’ai la douce impression que l’école n’est plus qu’une sorte de rêve
Il est 19h bientôt
Et personne ne vient déranger la quiétude de mon imagination
Elle se sait seule avec le piano un peu désaccordé
Et moi je me balade dans un grand champ
Ou je danse
Le champ virevolte
Mais ce n’est plus un champ
C’est maintenant un long escalier qui tourne sur lui même
A chaque marche un voile s’évapore, laissant place à une marche sensuelle
Et me voilà dans du rouge
Beaucoup de rouge, qui se brouille quand j’y passe les doigts
Et la brouille se met à valser avec ma main, lentement
Puis ma main n’est plus qu’un bout de pierre que je jette dans un grand lac
Qui n’a pas de fin
Mais qui semble garder la pierre comme un courant
Elle glisse
Sous et sur l’eau
Sous l’eau encore plus d’eau
Qui noie mes sensations
Pour les recréer
Et je ne sens plus que le son qui ondule sur tout mon corps, le tordant de tendresse,
Il effleure
Caresse
Se pose avec mes secrets
J’ai l’impression que
Il est omniscient
Et je me laisse deviner