« Tout le monde fait des rêves. Quelques-uns s’en souviennent, beaucoup moins les racontent, et très peu les transcrivent. Pourquoi les transcrirait-on, d’ailleurs, puisqu’on sait qu’on ne fera jamais que les trahir (et sans doute se trahira-t-on en même temps?) »
Georges Perec
Le langage du rêve est manipulable, libre à vous d’enfermer ces images dans vos mots, de les associer, de compiler vos histoires. Mais je vous annonce ses dangers, quand les images s’offrent à vous, vous en devenez le monteur après tout. Je vous parle de cette lucidité dans le sommeil, des rêves qui abîment le repos.
S’il vous semble majestueux de maîtriser cette autre réalité, de voler à travers les vents d’un ciel illusoire, de vous inventer des objets, et leurs propriétaires, il s’agit de ne pas tomber les tréfonds du contrôle et de la mise en scène. L’open world nuptial vous ouvrira ses portes, garde à vous de ne pas les entendre se fermer. Je vous récite l’histoire de cet homme qui s’est perdu dans un monde bien plus joli que celui auquel il fait face au réveil, son royaume façonné de ses doigts, coloré de ses yeux. Il y inventa son âme soeur, voire jumelle. Il ne lui fallut qu’un instant pour poser sa tête dans le creux de son cou, et de s’y reposer à jamais.