////La maison Rose
Je sens que iel attend trop. Le sol me mange à nouveau, il faut avancer. Je ne sais pas ce qu’il se passerait si iel se retournait pour sermonner mon immobilité, mais je ne pense pas vouloir le savoir.
J’avance proche du porche, iel disparaît.
« Iel en a eu assez de t’attendre, tu devrais te presser un peu. »
Je m’avance sous le perron, le sol ne semble plus vouloir de mes jambes. La porte s’éclaire, elle m’invite à entrer. La main va pour se poser sur la poignée, la pulpe caresse le plastique du tunnel qui me souffle de ne pas l’ouvrir comme je sais le faire. Le tunnel sais mieux comment ouvrir les portes qu’il a fait naitre, je l’écoute et ferme simplement les yeux.
Le corps se réchauffe.
« Tu commence à comprendre comment ce monde marche. Contrairement à celui de ton peuple il ne court pas. »
J’attends que le tunnel me some l’ouverture des yeux, au risque de surprendre les marges de cette nouvelle réalité capricieuse. Une vague de chaleur monte dans les mains jusqu’aux yeux. J’ouvre.
« On est dedans ? »
« On est ici »
« Une salle de bain ? »
« Ce n’est pas une salle de bain, on est toujours dans ton étape. »
Iel est de nouveau là. Je ne vois toujours pas son visage. Une salle de bain existe ici, mais juste une facade de la pièce, derrière nous il n’y a rien. Iel a fait disparaitre la porte.
« C’est une idiote salle d’eau »
« Ça y’est tu joue »
« Je n’ai pas l’impression de gagner.»