15 avril 2095
Le 15 avril 2095, j’ai eu quatre-vingt-quatorze ans. Et au moment de souffler mes bougies, je me suis chié dessus. Je m’étais pourtant toujours dit que, passé le cap des quatre-vingt-dix balais, je vivrais la vie de rêve. Faire des tours de fusée avec mes petits-enfants, leur apprendre à utiliser les systèmes de téléportation rapide, à programmer les robots ménagers… À la place de ça, bip borp, les machines n’ont pas pris le pouvoir et les fusées n’ont pas décollées depuis un bon moment. Moi, j’ai juste voulu m’offrir un simple gâteau au beurre. Je l’ai préparé seul, dans le petit appart-capsule qu’on m’a assigné. Je me suis servi un verre de piquette, coupé une part, enfoncé les bougies,les ai allumées une par une puis… la suite est déjà écrite.
Et dire que quand j’étais gosse on voyait des films qui nous persuadaient qu’un jour on se ferait torcher le cul par des robots.