Une fois dans l’abri
A quelques mètres de la maison, dans le jardin, il y a un abri en béton. On ne voit que le toit. Il y a quelques marches pour y descendre, depuis le potager. C’est un abri sous la terre, mais il dépasse un peu en surface. La petite fille ne sait pas ce qu’il y a à l’intérieur, peut être des animaux, sûrement des araignées. Elle voudrait y aller mais pas seule. Tous les jours, elle s’arrange pour jouer autour et tous les soirs son père s’y rend. Cette fois-ci elle l’accompagne.
Elle a un peu peur. Ils descendent les marches et elle regarde vers le haut, il fait sombre en bas. Son père pousse la porte en bois et allume l’abri. Une chauve-souris surgit du plafond. La petite fille pousse un petit cri et se cache derrière son père. Affolée la bestiole se cogne contre les murs, puis se réfugie dans un coin de la pièce. A l’intérieur de l’abri se trouve des cagettes de pomme de terre et d’oignons, son père les examine. La petite fille se colle au parois et fixe l’animal. Elle a de la toile d’araignée collée à son gilet. Elle sait que c’est une chauve-souris qui se cache parce qu’elle a l’habitude d’en voir tournoyer autour des lampadaires sur l’île. Elles lui font penser à son héros de bande dessinée. Son père l’attend à l’entrée, avec un sac mais elle n’a pas vu ce qu’il contient. Elle se précipite dehors. Il referme la porte, et se dirige vers la maison. Elle regarde derrière elle, observant l’abri, tout en parcourant le chemin. Elle ne retournera pas là bas, parce qu’elle ne sait pas où se trouve le bouton pour allumer la pièce, elle a oublié. Elle pense que la chauve souris sera encore là et qu’elle habite ici.
Chaque jour elle jette un oeil à l’abri et des fois en haut des marches elle regarde la porte en s’imaginant que la chauve souris l’observe.