La Cravache
Le braquage de l’épicerie c’était déroulé comme prévu. Jake Wiggins dit « La Cravache » sortit en fracas de la modeste échoppe, revolver à la main, pointant le moindre geste. Dans l’autre, un sac remplit du contenu de la caisse. Il n’en était pas à son premier coup, opérant toujours seul, il allait de ville en villages braquer les petits commerces. Sa gueule monstrueuse fit une grimace grotesque pour appeler son cheval en hurlant un court charabia inintelligible. Un vieux cheval de trait immonde surgit de l’ombre du saloon pour le rejoindre. Wiggins prit son élan, sauta et tomba grossièrement sous les énormes sabots du canasson. En un rien de temps son crâne fut réduit en bouillit sans même qu’il n’ai pu émettre un son. Le cheval continuait de se cabrer en retombant violemment sur le corps de sa victime qui n’était plus qu’un amas de chair désorganisé.
Cette histoire avait tant marqué les habitants d’Elder Stone qu’elle se transmettait de génération en génération. Jusqu’à ce qu’un livre intitulé « La Cravache » sorte en 1971, relatant la vie de Jake Wiggins et sa triste fin. Aujourd’hui dans le journal du dimanche on parle de l’adaptation au cinéma de « La Cravache », un très bon film à ce qu’il y parait. Vous pensez qu’il serait fier d’avoir traversé les âges juste parce qu’il s’est fait réduire en charpie par son cheval ?
C’est ce que je me demande à chaque fois que je regarde les étoiles…