Radiohead sur France Inter
Aujourd’hui tout est de trop, les travaux dans le jardin de l’école, les cloches de l’Église qui ne semblent pas vouloir s’arrêter de sonner, les gens partout, à croire que tout le monde se fout de ma semi-gueule de bois. J’ai envie de voir personne mais la vérité c’est que je n’ai envie de voir que toi. J’ai envie que tu me fasses un café et qu’on partage ton lit devant un bon film, j’ai envie qu’on s’assoie sur ton balcon et qu’on discute en faisant face aux Horizons.
Il faut que je te dise que je t’écris en écoutant Arctic Monkeys et qu’Alex Turner me dit de snap out of it et que je ne sais pas comment l’interpréter. Il faut aussi que je te dise que quand mon réveil a sonné ce matin c’était « Karma Police » de Radiohead à la radio, ça non plus j’ai pas su l’interpréter, mais je me suis dit que ça devait être un signe. Tu sais, je crois drôlement fort au destin. Mais je crois aussi très fort au fait qu’on a un rôle à jouer dans le déroulé du-dit destin. Par exemple je finis cette lettre en écoutant « I wanna be yours » mais c’est en aléatoire, pas de ma faute, et j’arrive pas à savoir si je dois te l’envoyer ou non — j’ai pas peur de dire les choses, généralement, mais je suis terrifiée de comment les gens vont les interpréter. Je veux pas que tu penses que c’est une déclaration d’amour parce que c’est pas le cas. Benjamin a beau dire que je suis croc-love, je t’assure que non, en plus c’est pas mon genre, l’amour c’est pas mon truc. Je veux pas que tu sur-interprètes ce que je dis, je crois que je voulais seulement te dire qu’il y avait Radiohead sur France Inter ce matin et que j’ai pris ça comme un signe pour t’écrire.