Errances

17 janvier 2022

Le rêve de Léon

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 10:02

Fuyant la pesanteur des mots, le photographe est partit s’aventurer au nord-est de sa ville. L’hiver y a révélé des plaines entières en gelant des courts d’eau. Un bocage brumeux s’offre aux marcheur.euses qui ne cherchent plus les promenades tranquilles. Surpris, le jeune homme rencontre d’immenses poteaux électriques qu’aucuns fils ne connectent et qu’aucune route ne borde. Ils s’enfoncent lentement dans un sols amoureux qui le tire désespérément avec des racines sinueuses vers l’autre-côté. En marchant vers le nord, il remarque que les poteaux se font plus nombreux. Le sol laisse paraître des pans de goudrons et des murs qu’il n’a pas encore conquis.

Le givre est remplacé par la neige.

Une colline, qui as été artificielle, lui demande d’empoigner racines et touffes d’herbes pour avancer. La neige partielle craque sous ses doigts, elle est tombée il y a longtemps, le gel l’a préservé. Au sommet, il est vastement parqué par un grillage noir en fer forgé. Les arbres sont rares, il y a, en revanche de trop grands corps, perdus dans le froid. Le premier qu’il vit était un grand chien à poil court couché sous la neige, on ne voyait que ses pattes arrières, et une portion de son dos. Il y avait dans l’air une odeur trop chaude pour la saison, le brouillard avait une odeur de vapeur. Le visage d’un élan, la gueule ouverte était au-dessus de lui, ses yeux s’étaient effacés dans la profondeur de ses orbites. En allant vers les grilles il vit chevaux, hermines, biches et castors partiellement couvert par la neige. Ils avaient un pelage encore intacts qui n’avait aucune douceur au toucher, il semblait recouvrir des blocs de bétons en forme d’animaux trop long et trop expressifs pour ce monde.

Leur odeur était rance.

 

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