Le rêve d’Ernest
Le souffle de l’air dessine des vagues sur un champ de blé infini. Traversé par aucune route, aucun.e humain.e semble l’avoir altéré. En suivant les microrafale, on laisse défiler de larges collines dorés. Le ciel n’a pas de couleur, il n’en a jamais eu. Le défilement des dunes d’épeautre s’accélère. Une falaise de verre arrête le parcours du vent. Elle émet un bourdonnement sourd, en la caressant, on est traversé par une électricité furtive. C’est une monumentale télé cathodique, à l’exception de son écran, elle a été englouti sous les céréales. Elle affiche des lettres de pixels adoucis:
Parking N:...................................................... Places vacantes:.............................................. ∞ Places occupées:.............................................. ∞ .................................................................
Au loin, les collines s’enfoncent en une ouverture rectangulaire colossale. Trop grande pour être vue de prêt.
Le bourdonnement de la télévision est doux.
L’air est chaud.