La fin de l’illusion
Aujourd’hui la fiction se montre dépassée par le réel. Le déni semble impossible. Des enjeux infinis sont lancés et rien ne paraît les contrôler lucidement. Cela, sans doute, n’a jamais été.
Le désespoir est mort, et Vercors l’a tué.
Le déni, que je croyais inévitable, paraît impossible ce soir.
Le quotidien n’existe plus. Rien n’a de sens en dehors de ces précieux souvenirs de tendresse, de joie, de jeux et de soin. Plus que jamais, j’ignore combien de lignes il nous reste à écrire ensemble. Et dans cette suspension du réel tant d’évidences deviennent inestimables.
Les matins qui nous attendent sont devenus une chance de les perpétuer. C’est ici que résident les joies infinies dont les êtres vivants ont l’éternel secret. Il serait dommage de laisser les horreurs de ce monde nous les retirer avant notre dernier souffle.
Aucune prison n’annulera nos plus précieux instants.
Aucune guerre n’arrêtera la beauté du monde.
Aucun.e destin ne nous a retiré l’occasion de célébrer cell.eux qui nous honorent de leurs proximité.
Merci à cell.eux qui écrivent autour de moi.
Merci à cell.eux qui nous précèdent.
Merci à cell.eux qui nous ont lus, nous lisent, nous liront.
Aimons ce qui nous reste. Souvenons-nous de la beauté de ce que nous perdons pour qu’elle ai sa chance de ressurgir dans l’incertain.