ACAB
14h40, la manifestation a commencé depuis à peine une demi-heure, Ni Patrie Ni Patron Ni Le Pen Ni Macron, on s’amasse place Sainte-Anne, toutes les rues autour sont bloquées, ça pue le traquenard. Tant pis, ça ne nous empêche pas de chanter, ça ne nous empêche pas de faire entendre notre colère. Et puis la première lacrymo tombe. Mouvement de foule, bien sûr, mais on essaye de ne pas paniquer, tout le monde se sert les coudes. On est encerclés. Le gaz se disperse, on aimerait faire de même. Mais on est encerclés, et comme ça ne leur suffit pas, on se fait gazés. 14h40, la manifestation a commencé depuis à peine une demi-heure, plus personne ne chante, tout le monde ferme les yeux et remonte son t-shirt devant sa bouche. On cherche un échappatoire, dans le calme toujours, mais ça ne leur suffit pas, et on se fait gazés. Ils nous encerclent et on a rien d’autre à faire que de retenir nos larmes.
15h18, le combat continue, mais cette fois-ci je suis chez moi et je regarde par la fenêtre, je vous regarde amasser poubelles et continuer de crier alors même que le gaz continue de tomber, ils ne tairont pas votre colère et j’admire votre courage. La rue s’est vidée, il ne reste que le LSD (Nespresso vous abrite, bravo à eux).
On aura à peine eu le temps de nous exprimer, qu’on ne dise pas de Macron qu’il n’est pas autoritaire, je le hais comme je hais Le Pen, et je ne comprends pas que tout le monde ne déteste pas la police, ouvrez-donc les yeux vous qui le pouvez, le gaz lacrymogène m’en empêche.