Le minou
Coup de tabac sur la côte nord.
Il pleut.
Nous voila réunis dans le cœur du bunker.
On se regarde sans se voir.
On s’écoute sans s’entendre.
Il fait froid mais c’est si chaleureux.
Coup de tabac sur la côte nord.
Il pleut.
Nous voila réunis dans le cœur du bunker.
On se regarde sans se voir.
On s’écoute sans s’entendre.
Il fait froid mais c’est si chaleureux.
Les jours passent et la cave se creuse. Puis ma tête se synchronise avec l’écran. Les contours deviennent flous, la lumière blanche transforme le monde en noir et blanc. Plus rien n’existe maintenant. Je regarde l’univers d’en bas, la tête tournée vers le plafond, les yeux dans la lumière. Je reste bloquée par la musique qui s’insinue dans mon corps puis mon cœur se synchronise avec les basses. Ma tête s’enfonce à chaque nouveau temps et mon cou se met à danser.
Boum. Respire.
– Mais là il va te falloir un argument béton.
– Genre nique ta mère?
– Voilà par exemple.
Grimpe dans ton arbre singe de mort, mais pas dans celui qui n’a plus de feuilles, tu risquerais de te faire mal. Allonge toi plutôt en dessous. Ecoute la mer, le vent et tes collègues. Ferme les yeux, le soleil te brûlerai la rétine. Pense. N’agit pas. Endors toi.
L’avantage avec l’automne, c’est que tu apprécies encore plus le soleil que quand c’est le printemps.
Crève charogne, fumier, enculé, -vlan- une beigne !
C’était ça, qu’il fallait lui dire
Le monsieur du musée des beaux arts, celui qui a la clé des réserves cachées, et bien ce monsieur, il a dit que le prix de l’errance était extrêmement précieux.
Alors j’ai pensé à vous tous et j’ai souris
Être trampée jusqu’au os, c’est l’expression mais en vérité il n’y a que mes pieds qui le sont … Mes chaussures en toile ont atterri dans une flaque d’eau qui a transpercé mes chaussettes !
je suis au regret de vous dire que depuis que monsieur GM est autorisé à dire que monseigneur Barbarin éjaculait sous sa soutane, je n'écoute plus votre radio
« Eh t’as avalé un cimetière ou quoi, t’as une tête de tronc d’église! »
« C’est dingue d’en arriver là. Avoir peur de soi-même. Vouloir protéger les autres de soi-même. Ça paraît dingue non ? ».
Lily se trouvait face à elle dans la salle de bain. Figée par ce reflet qu’elle n’arrivait pas à discerner. Elle sentait une force qui se battait en elle, un poison coulait dans son corps. Il fallait agir.
« Mais comment. Maintenant, en s’ouvrant à l’extérieur, sans avoir honte d’être empoisonnée. »
Lily n’avait pas forcément peur d’être empoisonnée. Non, ce qu’elle redoutait le plus, c’était d’empoisonner les autres. Elle releva la tête, avala un cachet et commença à errer dans son appartement. C’était comme être piégée dans une boite en verre au milieu de la foule. Aucun moyen de l’intérieur de le faire éclater. Il faut juste que quelqu’un ou quelque chose la brise. Elle s’assit et souffla.
hier c'était la saint valentin, et c'est l'occasion de rappeler à tout le monde que l'amour c'est de la merde on le sait tous. GM
mais bon, le camaïeu de couleurs choisi est le même que la photo alors je te pardonne
Ce monsieur atypique avait une moustache à la Dali. Il penchait sa tête sur le devant de sorte qu’on ne voit pas ses yeux. Il portait une casquette en feutre ou en laine avec des carreaux. Il était petit rabougri et avait une valise en cuire qu’il portait de sa main droite.
Il était habillé tout en clair.
Il me gênait pour m’avancer sur le quai de la gare, mais cela ne me dérangeait pas car je pouvais l’observer.
Il est 5h30 du matin, impossible de respirer. Je cherche l’air comme un poisson cherche l’eau lorsqu’il est en dehors. Je siffle, je tousse et je pense à toi. Comment cela c’est passé pour toi ? J’ai peur, j’ai mal, mal au coeur et mal aux poumons. Je le réveille, on part.
Sur la route, je t’imagine, seul, dans cette pièce qui devait surement être suffocante pour toi. Je te vois, te pencher par la fenêtre pour chercher l’air, comme un petit poisson, tes branchies ne fonctionnent plus, ou fonctionnent mal.
Comment cela c’est-il passé ?
J’ai peur, je tremble, je pleure dans mon coeur, tu me manque.
On arrive aux urgences. Plus que quelques mètres et je serais prise en charge. Pourquoi tu ne les as pas appelé si ça n’allait pas ? Pourquoi il a fallu que tu sois inerte, sur ce sol dur pour que quelqu’un s’occupe de toi ?
Je m’essouffle a expliquer à l’urgentiste mon problème. Tellement que la dame écrit mal mon adresse. Tant pis, je suis à bout, je corrigerais plus tard.
Et toi, comment cela c’est-il passé comme tu ne pouvais plus parler ?
On me prends en charge, électrode, prise de sang, perfusion, je suis tendue et j’ai peur. Je serre le point et je pense encore à toi. Seul dans cette ambulance, seul dans ce grand hôpital, seul jusqu’à l’aube ou nous accourons pour te voir. Mais il est déjà trop tard.
Je pense aussi à lui. D’ailleurs j’y pense souvent. Et je pense que tu es fier de sa nouvelle orientation professionnel. Il n’a pas pu te sauver, mais il en sauvera d’autre et chacun de ces autres auront une petite part de toi car ils ont une petite part de lui.
On me met un masque d’oxygène qu’ils appellent aérosol et je respire enfin. De la vapeur se dégage du masque et je souris en m’imaginant comme un singe ou un cheval avec de gros naseaux lors d’une matinée d’hiver.
Je m’égare et je m’endors.
Je t’aime.
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