J’en aurais bien besoin
Cent lacets
Ça fait beaucoup de chaussure.
J’ai croisé un vivant dans la nuit, ça faisait Mille ans. Il s’est caché pour ne pas être reconnu. Trop curieuse, je l’ai cherché. Je voulais réanimer mes sens et lui demander un permis de secours.
En le trouvant, je lui ai proposé de voir le cul de nos bouteilles en ignorant sa pudeur. J’ai été voir sous sa peau pour constater qu’il n’y étais pas. On m’avait devancé, il était ailleurs.
Il a disparu avec les vapeurs d’alcools et je ne l’ai jamais revu.
J’ai suivi mon cœur qui mérite des baffes. Maintenant dans mon lit, c’est le vent qui passe.
Aujourd’hui le soleil s’est remis à sa place.
J’ai néanmoins gardé son nom égoïstement. Et malgré tout, cela restera un jolie souvenir et le luxe d’un regret.
Plic
Ploc
Boum
Les murs se mirent à ronfler. Comme un moteur de voiture presque. Si fort que tout semblait prêt à s’effondrer tout autour. La pièce dans laquelle il se trouvait allait disparaitre, pour toujours. Et il restait là, certain des évènements à venir. Comme on sent une pluie discrète nous effleurer le visage avant l’averse, la vraie. Et pourtant, il n’y avait rien dans cela qui lui apparaisse comme tragique. Tout jusqu’alors n’avait été qu’une suite d’évènements parfaitement cohérents et ordonnés. À ses yeux rien n’importait plus que l’ordre et la cohérence et c’est pourquoi il se rangeait à cette fatalité. Oh oui il avait entendu parler de ces gens pour qui l’existence n’avait fait que les guider vers des chemins tranquilles. Et tout en se référant aux lois des probabilités éternelles il avait simplement compris que pour lui les murs tomberaient tandis que d’autres voguaient vers des fondations solides.
Una, c’est son prénom.
Je voulais pas donner de prénom à cette grenouille de rue car nommer une chose crée un attachement envers elle.
J’ai pas osé la toucher mais j’en mourrais d’envie.
L’eau ruisselait contre son mini corps humide.
Si c’est un crapaud il s’appelle quand même Una
Presque dernier soir
Par ici on savoure les derniers instants de calme.
On contemple les choses qui se finissent doucement.
On repli soigneusement ses affaires.
Par ici on mettra bientôt la clé sous la porte.
Alors on se complait dans la nostalgie du temps qui coule,
dans le souvenir des instants qu’on se sait être seul à connaître.
Cela fait longtemps que tu ne passe plus par ici. Tu ne pourrais donner la date précise de ton dernier passage mais tu sais que cela fait maintenant longtemps. Shibuya n’a pas beaucoup changé. Tu te souviens encore de ces nombreuses traversée. Agglutiné, les uns aux autres, comme un seul être. La même direction, le même parcours, la même vie. Pour ce job que tu detestait. Enfin que tu déteste aujourd’hui, avec le recul. Ce jour-là, tu n’as pas remarqué le clic de l’appareil photo. Comment aurais-tu pu.
Il y a quelque chose d’étonnant, d’étrange, d’angoissant dans le fait que tu te retrouve aujourd’hui immortalisé, un fragment de temps, dans une reproduction à l’échelle du 200ème d’une station de métro à l’opposé du monde
On a tous pris plus ou moins l’habitude de venir ici. Ça dépend des jours, bien sûr. Pour certains ça sera plus les vendredis, pour d’autres, les jours de pluie. Ça n’a pas beaucoup changé ici et je crois bien que ça ne changera pas trop.
Powered by WordPress