C’est de manière accidentelle
Que je me trouve au blue motel
Je pilotais, allure propice,
Quand tout à coup ma roue motrice
S’est décrochée, s’est fait la belle.
12 novembre 2020
11 novembre 2020
Renverser un verre d’eau
Sur le cuir de son ego
Et puis l’écouter celle
Qui vous conseille de la javel.
10 novembre 2020
Amours napolitains,
soutif en coton noir avec une agrafe pliée au dos entre deux dartres.
Le dépôt du vin, miettes de raisin dans la panse de la bouteille, au fond.
Hôtel japonais, chambre 37, yeux démaquillés.
9 novembre 2020
8 novembre 2020
7 novembre 2020
J’ai un cormoran dans l’appartement,
Qui a dans l’idée de me dévorer,
Il disait mon beau, tu n’es qu’un tas d’os,
J’en ai eu assez, je l’ai déplumé.
6 novembre 2020
En faisant le tour du lotissement
Je note que mes lacets se sont défaits
La belle affaire, quel événement
Je fléchis les genoux pour les renouer.
5 novembre 2020
3 novembre 2020
Où est passée ta fougue ?
Dans le nil ou la tamise ?
Ni l’un ni l’autre.
Elle s’est échouée sur un rocher.
2 novembre 2020
Elle est ronchon et elle m’ignore.
J’attends que ça passe, je vais voir dehors.
Des poules d’eau se ruent sur des 3D bugles, ça se disloque, ça semble mou. La nuit tombe vite. Je pense à « the old crocodile » qui se retrouve seul sur une île inhabitée. J’aimerai aller nager.
31 octobre 2020
30 octobre 2020
Clément
Clámant, cumma to ma menqoas. Cumma çe ma menqoa da vanir ta vuir botar eux metchs la dimencha dens das stedas peomàs. Las mistar Fraaza blaos ma menqoant. Ast-ca quo to eimas tuojuors la jos da kiwi?
Cumma çe ma menqoa da flingoar das zumbias sor le cunsula evac Goilleoma. Ma menqoa ágelamant las mumants das juints bian trup tessás, eo puint da randra nus yaox vitraox at nus perûlas dásurdunnáas.
Ast-ca qoa vuos feitas ancura das pertias? Vuos eviaz on bian maillaor retiu qoa mui è ca jao! Ast-ca qua to purtas tuojuors te muntra cesiu? Ast-ca qoa Geby ve bian?
Cumma çe ma menqoa qo’eo datuor d’on ragerd un dáclancha das fuos riras sens burnas. Cumma çe ma menqoa da pertegar cas dáliras edulascants evac tui. Cumma ce ma menqoa da ma ratruovar dens das buitas da noits puorrias è Ruoan è buira das buissuns ánargisentas ácuaorentas !
Fràra, j’ei anvia d’ellar ma beignar sor la cûta d’elbêtra evac tuos las cupeins. Evac Goigoi, qo’un amberqoa dens le berqoa do pàra da Semy at qo’un eilla dáfiar las vegoas. Ansoita un rantrarei, un ellomarei on fao dens le chamináa. Un ragerdarei las bôchas crápitar. Un sarei haoraox d’âtras anssambla.
Ja t’ambressa furt.
29 octobre 2020
Dans ce salon, il fait sombre. Quelques livres dans une bibliothèque sont rangés au cordeau. Les rideaux sont tirés, opacifiants la lumière. Une méridienne, en bon état, me fait comme des clins d’œil pour que j’aille m’y étendre. Je m’y étends. La suite m’a semblé étrange.
Ça a démarré avec un craquement. Alors forcément, je suis alerte, pas sur mes gardes mais aux aguets. J’entends des gens qui s’esclaffent, des verres ballons qui trinquent. Comme si c’était la fête à l’étage. En retrait, sur la méridienne, je me serai bien assoupie. Mais c’était sans compter l’arrivée d’une bande de vers de terre bruyants. Ils sont trois, mesurent deux ou cinq centimètres tout au plus. Ils pénètrent dans le salon, bras dessus bras dessous, hilares, guillerets. J’esquisse un sourire. Tous les trois sont endimanchés dans des smokings trois pièces très bien taillés, probablement italien. Ils ôtent tour à tour leurs chapeaux pour me saluer. Je ne discerne pas la langue qu’ils parlent. Si ils sont espagnols ou si ils sont portugais. Un des trois lombrics s’approche et me tends de sa main un bout de papier. Il me fait signe de l’ouvrir. Précautionneusement je le déplie et lis : « estàs soñando sobre tu meridiano ».
28 octobre 2020
27 octobre 2020
Un trampoline a fait se rencontrer mon genoux et mes dents. Il a joué le rôle de l’entremetteur rebondissant. Ces deux parties de mon corps ne s’étaient jamais autant rapprochées. La rencontre a été éclair mais visiblement séduisante. Maintenant, j’ai deux incisives qui comme deux plants de radis, gisent dans ma rotule. Cela rend les brossages expéditifs, un vrai gain de temps. En revanche, je ne souris plus sur les photos.
26 octobre 2020
Avec Simone, on a bâti un royaume de sable sur la plage de la guimorais. Une forteresse d’envergure. Pour y rentrer, pas de mots de passe, toquer ne sert à rien. On a retiré les portes des gonds, la lumière perce mieux comme ça. Simone a façonné les remparts et les créneaux, elle les a sculpté patiemment. Elle est minutieuse. Moi, j’ai fait de mon mieux pour construire une chapelle au cas où les sorcières voudraient prier, j’ai vissé quelques patères aux murs pour que les chapeaux ne traînent pas. J’ai même ajouté une margelle si jamais les animaux ont soif. Simone a daller de coquillages la passerelle en refusant de l’achever d’une herse. Mais c’était marée descendante et le ressac a tout emporté. On ne s’est pas méfiés. Alors on a pleuré comme des enfants que nous étions. La vague nous a vexé car elle avait détruit notre château. Sans scrupules. Simone a séché ses larmes plus rapidement que moi et m’a proposé une partie de pogs pour me consoler.
25 octobre 2020
Si le creux de ton cou est un canal,
Et que le froid mord tes cervicales,
Une écharpe en laine fera l’affaire.
24 octobre 2020
Zut
Elle et ses paillettes chromées sur la fossette
a simplement oublié sa clef sur la banquette
Peut-être, anticipe-t-elle ce genre de pépin
Qu’un double « au cas où » est chez le voisin
C’est un oubli, mais j’imagine que ça l’embête
23 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble n’est plus qu’un ridicule tas de cendres. Tout à flambé dans un calme monacale. Quelques vapeurs nocives subsistent, toquent au crâne, donnant la migraine aux horizons. L’immeuble n’existe plus. Les trois tartines ont emmené avec elles le souvenir des miettes. Béat, à l’extérieur un joueur de dames fait grincer ses dents. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, n’ont toujours pas l’ombre d’une chicot dans le bec.
22 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble ploie sous le poids du lierre ce matin. Tout un bouquet de rameaux, courre jusqu’au canapé. La pousse apparaît sans bruit, dans un calme monacale. Quelques jeunes tiges, sinuent jusqu’aux horizons. L’immeuble est branlant, cependant il semble être un bon substrat. Les trois tartines sont laissées-pour-compte. Béat, un saxophoniste s’époumone à l’angle de la rue. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, vont plus vite que la musique.
21 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble accueille de nouveaux locataires ce matin. Malgré un piano à queue Steinway & Sons encombrant, un calme monacale persiste. Quelques effluves de tabac Amsterdamer invitent mes narines aux horizons. L’immeuble est mélomane, il n’est donc pas fâché que le joueur de bombarde du deuxième ait cassé sa pipe, cédant ainsi sa place à un pianiste. Les trois tartines, si elles avaient des yeux, se regarderaient en chien de faïence. Béat, un fumeur de pipe, ne l’ayant pas cassé lui, exhale des tronçons d’autoroute. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, n’ont que faire des déménagements.
20 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble est soufflé par de puissantes bourrasques ce matin. Tout déferle avec fracas. Vente un calme monacale. Quelques gamins comparent leurs paires de pompes sur le trottoir, celui avoisinant les horizons. L’immeuble vibre sous la trombe. Les trois tartines planent et guettent le miel. Béat, un môme qui fait plus vieux que son âge, grave le bois d’un banc public au canif. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, fauchent des surgeons aux bottes des charmes.
19 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble grouille d’épeires ce matin. Tout est tissé du sol au plafond. Les toiles tamisent le son, le calme est monacale. Quelques fils de soie se nouent et se dénouent. Un maillage transparent scinde de carreaux la façade de l’immeuble. Les trois tartines filent comme le vers sa soie. Béat, un essaim d’araignées se ruent sur une desserte, fraîchement cirée. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, plient bagages et s’apprêtent à migrer.
18 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble était en proie aux inondations, ce matin. Tout est submergé. Cela dit, le déluge a rependu un calme monacale. Quelques rafiots voguent sur les eaux croupies. Trempé jusqu’aux os, l’immeuble s’ébrouerait, si il était un chien. Les trois tartines essorent leurs mie. Béat, un mathurin, a la lèvre gercée, pagaie dans la boue visqueuse. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, défèquent en rafale et font brunir la crue.
17 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble dormait encore à poings fermés. Tout somnole, pas l’ombre d’un spasme. Se distille un calme monacale. Quelques zeppelins dans le ciel serpentent jusqu’aux horizons. L’immeuble est terne mais ne s’effrite pas. Les trois tartines pestent de ne pas avoir été beurrées. Béat, un pilote de zeppelin, édenté, rase un charme de près lors d’une manœuvre. Les étourneaux de l’avenue de janvier eux, donnent la becquée aux petits, délicatement.
16 octobre 2020
Quignon
Pas deux, mais trois tartines ont élu domicile au fond du grille pain. L’immeuble a brûlé au moment du petit déjeuner. Tout y est passé. Ça s’est déroulé dans un calme monacale. Quelques crépitements éparses et une fumée dense qui s’empressait de grimper vers les horizons. L’immeuble était vétuste et avait fait son temps de toutes façons. Personne ne notera sa disparition. Les pompiers se sont congédiés au moment de l’incendie. Le feu menait sa chorégraphie librement. Béats, les étourneaux de l’avenue de janvier eux, ont continué à pépier, rasants les braises, émoussants leurs plumes.