d’une tête en jeûn
5 février 2016
4 février 2016
3 février 2016
Angine
Ce n’est pas une angoisse la page blanche. C’est un moment de rien, un des rares moments où rien ne se passe, platitude. Un calme avant une tempête. Pleins d’images préconçues, trop de mots pour définir le rien.
La page blanche c’est aussi l’attente de ce qu’il pourra se passer. L’attente de la tornade qui va tout ravager qui va tout faire changer. « Vous faites une crise existentielle ? » « Oui, ça m’arrive souvent ne vous inquiétez pas ». Ne vous inquiétez pas je la gère ma tornade, je la dompte, je transforme le tire pour que l’angoisse donne de l’idée. Angoisse du rien engendre brouillard duquel sortir. Stratégies de lutte contre soi. Motivation, implication, envie. Répétition, auto-persuasion.
31 janvier 2016
30 janvier 2016
Douter
Toujours, toujours se demander ce qu’on est entrain de faire. Parce que l’habitude transforme les choix en évidences qu’on ne remet pas en question.
Pourquoi je fais du design ? Ça me paraît évident, peut être trop. Parce que j’aime jouer avec les formes, parce que j’aime inventer des choses, j’aime aller au bout d’un projet. J’aime tenter la résolution, j’aime les dizaines de recherches. J’aime voir le chemin parcouru pour proposer un objet, pour proposer un usage. Je fais du design parce que j’ai envie de poser les bonnes questions. Je fais du design parce que j’ai compris que ce n’est pas en mettant des stickers roses sur les fenêtre d’un restaurant universitaire qu’on va faire en sorte que celui-ci marche mieux. Parce que ce n’est pas une question formelle mais une question de fond. Je veux faire du design parce que c’est un acte politique. Parce que je peux choisir comment on produit les objets. Parce que je peux identifier les besoins et ne pas en créer des fictifs. Parce qu’ avec un objet je fais passer une idée qui ne passerait qu’auprès d’une élite si elle était écrite dans un livre.
Et puis un soir on se demande pourquoi on fait du design. Parce qu’après quelques bières moi aussi je me demande ce que je fais. Parce qu’en essayant de lister pourquoi je fais du design je trouve ça bien pauvre, bien facile, futile, stérile. Puis je regarde un reportage et vois ce mec qui a fabriqué une charrette avec un vélo pour transporter le lait de ses chèvres. Et dans ma tête en ce moment il y a la petite voix théorique qui dit « ah oui oui unité sauvage unité sauvage », la petite voix pratique qui dit « qu’est ce que je fais là », la voix de la raison qui essaye de faire entendre « lis, parle, discute, écrit, réfléchis ».
28 janvier 2016
27 janvier 2016
26 janvier 2016
Écrire en mangeant
Soupe de légumes mous. Trop mous parce que je les ai oublié. Ou plutôt je n’ai pas voulu les manger. J’ai préféré le poulet rôti aux pommes, les endives au jambon, les apéros à rallonge. Je dois maintenant manger des légumes mous. Bien fait.
Soupe aux légumes avec du cumin. Du goût par les épices pour faire comme si c’était élaboré. Trop d’épices ça pue. Petit fromage de brebis trop bio trop locavore dans mon frigo. Tu pues trop je te déteste. Tu sens l’ail. Je vais te manger rapidement au moins tu ne sera pas mous comme les navets de ma soupe. Dès que j’ouvre le frigo pour le petit déjeuné ça sent l’ail. La première odeur de ma journée c’est de l’ail. Terrible perspective d’avenir que d’avoir un frigo qui pue.
Soupe mal moulinée, à la fin tu dois manger des gros bouts de navets mous.
25 janvier 2016
24 janvier 2016
Praxis
Dire quelque chose quand on n’a rien à dire.
Manger quelque chose quand on n’a pas vraiment faim.
Faire du shopping pour rendre obsolète des vêtements corrects.
Faire l’exercice pour faire l’exercice.
Répondre à la question pour répondre à quelque chose.
Le faire pour le faire sans un objectif d’accomplissement.
Puis il y a marcher pour marcher.
Lire pour lire.
Dessiner pour dessiner.
Courir pour courir.
Écrire pour écrire.
Etre désintéressé.
23 janvier 2016
22 janvier 2016
suspension
Ce n’est pas de la neige même si cela blanchit le sol. Ce sont comme des paillettes en suspension. D’infimes morceaux de verre qui flottent à hauteur d’un regard. En avançant dans ce nuage les particules viennent fondre sur la rétine. La lumière est froide, presque artificielle et pourtant naturelle. Elle s’artificialise surement parce qu’on ne la connaît plus. Une lumière glacée qui habille l’hiver. Des rayons qui font plisser les paupières. Une lumière fraiche et basse qui te rappelle des projecteurs de studio. Tu avances dans cette ambiance gelée, tout est recouvert d’une épaisseur blanche, tout se dessine, se contoure. Les toiles d’araignées invisibles deviennent massives. Tout ce qui se cache apparaît. Pour un temps seulement car une fois tout recouvert, tout ce qui se montre et tout ce qui se camoufle sera dessiné d’un même trait, sera recouvert de la même couche. Tout unifié en une matière, en une couleur, nous sommes au pays des ombres.
18 janvier 2016
Femme accomplie, déclenche l’alarme incendie en essayant de se nourrir
Femme engagée devra manger des pommes de terre cramées
16 janvier 2016
Des listes « à faire » est ce qu’il y en aura toujours à faire ?
La domesticité est une liste de choses à faire. Je fais constamment des « à faire »
Vaisselle. Rangement.
Manger du pain. Nettoyer les miettes. Avoir faim. Manger du pain.
Manger dans un bol. Salir le bol. Laver le bol. Ranger le bol.
La semaine je me dis que le week-end je ferais repartir à zéro mon appartement. Une mise à jour. Un nettoyage de mon environnement. Le week-end c’est ma tête que je réinitialise. Repos, fainéantise, flemme, sommeil, sieste, sortie. Le week-end est dédié au non constructif. L’entretien de l’appartement tient du constructif. Le week-end je me force à construire un nouvel appartement pour le lundi. Je devrais donc faire la vaisselle. Faire à manger. Ranger. Laver. Nettoyer. Ordonner. Faire briller.
Je ne fais jamais le tiers de ce que j’ai à faire sur ma liste « à faire ». Alors la liste est toujours renouvelée elle aussi, elle est constamment grisée. Elle se rempli plus qu’elle ne se vide.
14 janvier 2016
Sacsacsa
Je viens de retourner mon appartement pour trouver une image de sac pour demain. J’ai ouvert les livres, les dvds, les albums photos. J’ai fini par en trouver un après un long voyage dans toutes ces choses qui s’amassent sans que j’y prenne garde.
C’est que chez moi les sacs ce ne sont pas des images, ce sont des volumes, des objets, des palpables, des transportables, des voyageable. Des objets à adopter à emmener à trimballer à présenter à soupeser.
Pour quelques années.
Comme un décor de ce que j’en ferais, d’où je les emmènerais. Ce sont des objets de possibles, de possibilités, d’impossibilités. Des volumes, des littrages qui contiendrons, qui contraindrons mes affaires, qui envelopperont mon bazar minimum.
Mon gros sac rose est mort, je cherche son remplaçant, je ne sais pas comment faire, j’en trouve plein mais c’est dur d’adopter un sac pour une dizaine d’année. Ce sont des espoirs et des envies; des futurs possibles que j’y projettent.
13 janvier 2016
10 janvier 2016
9 janvier 2016
saaaaaaaaaaamedi
Il y a là lala de la musique qui résonne sous mon parquet. Un voisin une voisine qui joue du piano. Une musique qui répond aux voitures du boulevard et au ronron du frigo. Il y a ici un travail à faire qui ne le sera pas, il ne se fera pas, je ne le ferai pas, je ne me forcerai pas
7 janvier 2016
Je regarde dans le vide et rien ne se passe. Je ne suis pas patiente dans l’attente.
Attente envie espoir
Attente désir
Rendez vous raté, est ce que j’ai voulu rater ?
Tout dépend de la volonté?
Doit on manger deux fois moins de riz complet?
J’aime son infime présence au quotidien
Le quotidien existe il pour les insomniaques?
Pourquoi le chocolatier vend il du chocolat dans un photophore?
Je suis chez moi.
J’aime chez moi.
C’est plus fort de parler des choses qui ne vont pas.
Pourquoi je ne range pas les choses?
J’aime leur laisser la liberté de vivre là où elles sont bien
Si elles sont à un endroit c’est qu’elles s’y sentent bien
Mes habits habitent le sol, pas l’armoire
Ils préfèrent vivre en tas que pliés au carré dans un endroit fermé
Je les aime c’est pour ça qu’ils habitent là librement
Je les aime c’est pour ça que je n’en achète pas souvent
Je n’ai pas besoin de changer des choses que j’aime
Echec
Hier en rentrant j’ai voulu posté mais j’étais fatiguée et wordpress n’était pas connecté alors ça m’a découragé.
5 janvier 2016
Poste poste poste, allez
J’ai cet ordinateur sur les genoux, j’ai regardé des vidéos de musique pas très bien sur youtube avec la vague impression d’oublier quelque chose…
J’ai failli oublier de poster ! M’en vais regarder Star Wars, tschüss
4 janvier 2016
Dong
Avoir une diction. Avoir les mots qui résonnent. J’aimerais sonner.
Je suis mou molle assomée
J’ai la tête qui résonne qui
Sonne
Je cogne mes dents serre les machoires
Sens mes tempes
Sentir chez soi être chez
Soi
Ça sonne chez moi ça vibre du
Frigorifique frigofiée
Chaleur électrique climat tropic
Al
Plaid synthétique chauffant chauffant statiquement
Capuche envoutée et paupières
Mi fermées.
3 janvier 2016
Ranger son bureau. Étape 1 : trier par couleur les éléments dérangés sur un matelas
Étape 2 : être en bonne voie
2 janvier 2016
John Giorno
J’ai l’ai trop écouté me parler aujourd’hui pour pouvoir m’exprimer ce soir.
30 décembre 2015
Merci
Présentation :
Son programme? Mais il n’a pas de programme. Juste un état des lieux à faire, un état de l’art à mener et une méthode à mettre en œuvre avec les-dits partenaires sociaux et autres décideurs, en s’appuyant sur des études produites par les chercheurs qui « travaillent » le corps de notre économie, de notre société, de notre époque. Puis il y aura des zones franches et des « territoires écoles » à créer, pour expérimenter, par exemple, la transformation du pouvoir d’achat en savoir d’achat, et l’extension à tous du régime qui est aujourd’hui celui des intermittents du spectacle, ou encore la création non seulement d’un revenu d’existence, mais aussi d’un « revenu contributif ».
Bernard Stiegler entretien avec Ariel Kyrou, l’emploi est mort, vive le travail !,Ed. Mille et une nuit, 2015
C’est un livre tout petit, on le lit d’une traite, 100 pages mais un tout petit format, vas y, je te le prête si tu veux, je l’ai même pas annoté. C’est bien, ça fait du bien, ça donne des solutions pour demain, ça donne envie de réfléchir et de changer les choses, ça ouvre des possible.
28 décembre 2015
Viens on part, loin
On va vivre sur des cailloux qui flottent. On va manger des bigorneaux. On parlera de rien. On ne parlera pas. On attendra patiemment une réponse quand il n’y aura pas de questions. On s’imaginera sans se regarder. On vivra sur les bords du monde. On ne construira rien. On ne fera rien. On ne sera pas.