Mardi mouillé
Pâleur au front,
Chlore aux yeux,
Petite sensation de choir sans bleus.
Nu debout, plante ornementale,
la dormeuse sur la table violette,
le rêve,
Henry de Montherlant,
robe rayée, fruits et anémones,
jeune femme drapée,
nu au diadème,
souverän,
corsage noir brodé blanc,
coquillage sur table marbre noir.
Nu debout, plante lorgne le mental,
la dormeuse éteinte sur la table violon,
le rêve,
on rit de monter lentement,
robe rayée, fuite des animaux (zèbres),
je ne feins pas l’âme au drapé,
nu au diable aimé,
le souffle règne,
corps sage noir, corps bridé blanc,
coquillages, l’été attablés au manoir.
Rideaux de fers et portes cochères,
Rien autour,
Ritournelles dans la ruelle,
Repentir sur les contours.
Chez mamane, c’est le bordel, les couverts teintent, les clients jubilent tellement l’agneau est bien cuit. Les grains de semoule ne se battent pas en duel, les légumes sont tendres et juteux. Mamane est un cuisinier généreux. C’est une ode au couscous et au tajine, mon ventre écrit.
Le canidé féroce jonche le plancher,
Une épaisse muselière,
File la rame sous les voûtes en berceaux,
Une fine poussière,
Écarquillés qu’ils sont mes yeux,
Assomé par les panels des vieux.
C’est un capharnaüm ses cheveux, je pense qu’elle ne se coiffe pas. Ils sont tous hirsutes, il semble que ça ne la chagrine pas. On discute, elle me retrace son voyage. Elle dit que Syracuse mérite d’être explorée. Les amphithéâtres de Sarausa, la ville de Catane et l’Etna. Elle a noué en huit sur ses épaules une veste verte, sans ouatine, mais suffisamment épaisse pour la parer des coups du froid, enfin j’imagine. C’est du velours côtelé quand même.
Elle lui sied bien au teint. Elle est anxieuse à souhait. Elle doute, elle néglige toutes ses idées. Pourtant, elle foisonne d’espiègleries. Elle est rusée. Elle a même inventé des chaussures en torchis. J’aurais aimé la rassurer mais en vain. Comme elle, je me ronge les sangs, je regrette l’été, je suis incertain, on aurait juré deux convalescents.
En contrebas j’ai vu,
Entre parenthèses, place d’Italie,
Un pépin blottit en chien de fusil.
Sa narine vint à le gratter, aléa d’eczéma.
Il se gratta, le pépin, blottit en chien de fusil.
Entre parenthèses, avenue de Choisy,
En contrebas et vice versa.
Je ne te reverrai jamais, dis-je, et lui : « regarde tes mains. » Elles sont toutes écorchées et sous les ongles une nappe de copeaux argentés. Nous sommes ex aequo. Ma question passe à la trappe. Sa nuque à lui, il y a une heure de ça, portait un bijoux brillant très simple. Une chainette avec en pendentif des initiales. Cadeau ou trophée de guerre, la breloque qui décorait son cou, avait laissé une marque sur sa peau en s’en allant. Elle avait disparu. Il louvoie devant moi, parce qu’il a bu probablement, ou qu’il peine à reprendre son souffle, mais son cou est distinct. Faut dire que dans la course on ne s’est pas ménagés. Pourtant j’ai épié les recoins et mes cuisses claquaient et ma bouche était sèche. Je voulais me planquer, l’esquiver même fondre. Derrière je l’entendais tonner, rouspéter avant qu’il se mette à cracher. Tout a changé quand son épaisse bile en monticules à commencer à garnir le sol. C’est des agglomérats de bave qui se sont pavés sous mes cuisses qui claquaient toujours. Mon pieds sursaute. J’ai glissé sur sa morve, mon coude a cogné la jardinière, mais mon genoux était bien contre un mégot. Il y a cinq doigts sur ma main droite mais c’est souvent l’ongle de mon majeur qui mécaniquement se croche. C’est dans son sautoir ici qu’il est venu se pincer. Il n’a pas ressenti le pincement. Hâtivement, il m’a repris la photo de nous, dans mon blouson. Celle ou ma frange est biscuit et ses dents sont caries. Son souffle est court toujours, à bout, il s’éloigne. Dans la perte nous sommes ex aequo. Comment on fait s’épouser deux lettres?
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