beaucoup de voyages dans beaucoup de paysages qui sont en réalité des espaces temps, espace et temp à la fois
et dans tout ça on se perd, on bafouille un peu, beaucoup même, et puis on fait plus que ça de bafouiller, parce que l’espace est temps et inversement, et on se sent incapables inversés, pas possible d’aligner deux mots, comme si la parole s’échappait entre deux carreaux de salle de bain, et qu’elle en revenait poisseuse et collante, et qu’elle collait à notre envie de dire des choses, sans pouvoir dire ces choses parce qu’elles s’accrochent, et qu’elles sèchent et cogitent jusqu’à ce que ça soit un truc énorme et dégueulasse, qu’on crache, à la gueule des gens
pardon!
j’aime pas les gens qui marchent pas à mon rythme. j’aime pas car ils me gênent, et ça me gêne d’être gênée. ce qui me gêne surtout, c’est d’être énervée à cause de gens qui n’ont rien demandé, je les tiens responsable de ce double énervement, énervée d’être gênée, énervée d’être énervée.
c’est leur droit de marcher à leur rythme pourtant
mais j’men fiche!!!
– je tenais à te dire que tu m’as fais beaucoup évoluer à une période où j’étais mal…
Tu m’as fais découvrir l’amour PLATONIQUE
– merci ???
Tout se recoupe et ça m’ennui
Je déteste détester
Mais pour détester en ce moment je déteste
Je déteste au moins autant que les endives au jambon
Et c’est pas peu dire.
« Tout les jours, dix fois par jour, je suis ébahi d’avoir pu m’en aller si loin de moi même »
je ne sais pas pourquoi je ne sais pas
quoi faire
quoi penser
je ne sais pas savoir sans penser sans ne pas savoir
c’est une piscine, mais aussi un pré ou les couleurs sont inversées, renversées et changeantes, floues et indécises.
je suis sensible au fait d’être insensible
« Sur ma couche, la nuit, j’ai cherché celui que mon coeur aime. Je l’ai cherché mais je ne l’ai point trouvé. Je me lèverai donc et parcourrai la ville. Dans les rues, sur les places je chercherai celui que mon coeur aime. Je l’ai cherché mais je ne l’ai point trouvé! Les gardes m’ont rencontrés, ceux qui font la ronde dans la ville : » Avez vous vu celui que mon coeur aime? » Mais à peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui que mon coeur aime »
Drôle d’incantations magiques et mystiques, apparition paranormale des signes de l’amour dans la ville, comme une tâche de transpiration.
La phonocroutophobie est la phobie de l’énonciation du mot « croute ».
Les phonocroutophobique, ne tolère pas de prononcer le mot croute ou de l’entendre.
On ignore encore les raisons
Evan git sous son boléro
Et derrière le vert bouteille brodé de fleur
Se déguise
Lui même
C’est un déguisement de pirate
Qu’il porte selon lui
Moi je dirai que c’est une cacophonie
De ce qu’il aimerait être
Poète romantique, mais aussi un type aventureux. Quelqu’un qu’on a envie de peindre, et qui a envie de peindre, quelqu’un qui inspire et n’est jamais le même.
Une inondation
Toilettes cassées de toute évidence. Encore. Le karma ou un message? Si on se lève, on marche dans l’eau. Et si on marche dans l’eau, on arrive inévitablement aux toilettes cassées. Encore. Tout les ruisseaux mènent à elles. Une fois devant, on se rend bien vite compte que le socle est délogé de son espace initial, et que le tuyaux est cassé. Il va falloir aller chez Casto. Encore. L’eau coule de plus belle, et les veilleurs nagent désormais, car quelqu’un tire la chasse sans arrêt. MAIS C’EST CASSÉ. Il ne semble pas comprendre et appuie. Encore. On nage encore plus et on a même plus pieds, sauf Mimi, qui fait au moins 1m87. Puis, un à un, on nous tire les pieds, comme si on voulait nous noyer, tout ça pour des toilettes cassées, c’est bon désolé. L’eau descend petit à petit, tant mieux, on était quasi tous gorgée d’eau (sauf Mimi puisqu’elle avait pied), on se sèche et on retourne se coucher. Encore.
je vous imagine lire ce que vous écrivez
la lecture change, il y a le timbre de voix, la manière dont les mots sont prononcés, si vous êtes du genre imperturbables à la lecture ou pas, si vous êtes gênés de lire. Je relis ces mots plusieurs fois car, je les lis sans voir d’abord, et quand je vois, je les entend. Et ça change l’atmosphère, car elle s’imprègne des images, des sons, des histoires qui vous sont associés.
je vous imagine pour mieux vous entendre
les douze coups de midi (avec Jean-luc et sa tâche de vin)
le papier peint dans les toilettes
Et quand le piano résonne dans les couloirs du cloître
J’ai la douce impression que l’école n’est plus qu’une sorte de rêve
Il est 19h bientôt
Et personne ne vient déranger la quiétude de mon imagination
Elle se sait seule avec le piano un peu désaccordé
Et moi je me balade dans un grand champ
Ou je danse
Le champ virevolte
Mais ce n’est plus un champ
C’est maintenant un long escalier qui tourne sur lui même
A chaque marche un voile s’évapore, laissant place à une marche sensuelle
Et me voilà dans du rouge
Beaucoup de rouge, qui se brouille quand j’y passe les doigts
Et la brouille se met à valser avec ma main, lentement
Puis ma main n’est plus qu’un bout de pierre que je jette dans un grand lac
Qui n’a pas de fin
Mais qui semble garder la pierre comme un courant
Elle glisse
Sous et sur l’eau
Sous l’eau encore plus d’eau
Qui noie mes sensations
Pour les recréer
Et je ne sens plus que le son qui ondule sur tout mon corps, le tordant de tendresse,
Il effleure
Caresse
Se pose avec mes secrets
J’ai l’impression que
Il est omniscient
Et je me laisse deviner
Compter les décorations de noël entre Voiron et Rives
Le lit des grands et le lit des petits
La montagne et le fromage blanc à la myrtille
Le téléphone qui sonne tout le temps car ils ont pleins de copains
Valse avec une fleur qui perd ses pétales
Mais une bête les ramasse au fur et à mesure
et les recolle, un par un
mais ça ne gêne pas notre danse
tendre
belle, amoureuse
amoureuse d’une fleur qui fane
ça emmène à danser l’amour
danser l’amour
c’est des grands gestes
bizarres et moches
mais ça marche.