Il n’y a pas de vachette mais beaucoup de spectateur. Les accessoires manque de la mousse cheap de toutes les arènes modernes.
Juste une cigarette qui n’arrête pas de s’éteindre. Un zippo vidé de son essence. Et mes yeux bovins qui se noient dans l’absurde.
L’air est électrique sans être éclairé, et les mots sont aux abonnés absent. À la place, une série d’onomatopée qui se cache au fond de la gorge arrosé à grand renfort de « no problemo »
Si Si problemo justement
Tous les repères ont disparues,
Il me dit de rester discrète
Moi je me dis de courir.
Le café est un bien étrange breuvage. Pas forcément bon les premières fois, il finit par devenir l’icône des debuts de bailles. Mon voisin, Thomas, m’a invité à boire le café demain
pas un café, le café
Je sais le café comme un prétexte à la discussion et je me demande ce qui va demain accompagner ma tasse fumante de mazoute mondain.
Existe t’il le féminin de russe ?
La poste a réussie cette été à perdre deux lettre écrites de ma main. De la même main, la droite
Toutes deux étaient adressées à la même personne, qui me soutient ne jamais les avoir reçus.
Je n’ai pas voulue lui raconter ce qu’il en était. Si je les ai envoyés, c’est que je ne souhaitais pas annoncer leur contenu à haute voix.
Je n’ai que de brumeux souvenir de la première écrite il y a déjà longtemps, et à une heure de la nuit qui ne permettait pas les idées claires. Il était, majoritairement, question d’une histoire à propos de betterave et de pluie. Elle a été envoyée tard et fiévreusement après sa rédaction, aucun brouillon, pas de trace.
La deuxième, moins cavalière je pense, n’était pas une lettre. Juste une image découpée d’un fantôme avec à son dos écrit au marqueur « BHOU ».
Je crois qu’une forme de désespoir tendre a poussée cette correspondance morte née, peut être le papier l’a t’il sentie, et s’est refusé à cela. Ou peut être qu’un agent de la poste se délecte de ces missives dans un élan nostalgique.
Ta cabane est au dernière étage.
On s’enfonce dans les sombres escaliers pour se finir dans l’ascenseur. Je me regarde dans le miroir crasseux du fond de la cabine étriquée. J’ai le temps de virer les cheveux trempés de mon front et de compter les goûtes de sueur au dessus de mes lèvres.
Ça monte
Pendant encore longtemps, ça monte
je n’ai plus de goûte à compter
Et ça se bloque. La cabine rebondie et se stop.
Je sors Scotch sur la porte, je toque.
On a rompu, puis trempé le pain.
Il a glissé dans les gorges abimées,
autant par les coquilles de noix,
que par les mots qui se coincent.