« J’ai vu deux aveugles dans la rue Linnée. Ils marchaient en se tenant par le bras. Ils avaient tous deux de longues cannes extrêmement flexibles. L’un des deux était une femme d’une cinquantaine d’années, l’autre un tout jeune homme. La femme effleurait de l’extrémité de sa canne tous les obstacles verticaux qui se dressaient le long du trottoir et guidant la canne du jeune homme, les lui faisait toucher également en lui indiquant, très vite, et sans jamais se tromper, de quels obstacles il s’agissait: un lampadaire, un arrêt d’autobus, une cabine téléphonique, une corbeille à papier, une boîte aux lettres, un panneau de signalisation (elle n’a évidemment pas pu préciser ce que signalait ce panneau), un feu rouge… »
Espèces d’espaces, La rue. Georges Perec.
Mon corps aime l’arc en ciel, chaque jour il en fabrique un nouveau, à un nouvel endroit, à mon insu. Découverte…
Ma mémé habite à la campagne, comme toutes les mémés. Une petite ville dans l’ouest de la France, vers la côte. Ma mémé a plein de maisons, mais elle habite dans une seule. Ma mémé vit avec mon pépé. Ils n’ont pas de chat, pas de chien, pas de perroquet. Ils avaient un lapin, pour moi, mais on m’a dit qu’il s’était enfui. En fait, c’est mes cousines qui l’ont empoisonné. Ils ont un poisson rouge, qui est devenu tout blanc, au fond du jardin. En fait il était à moi, il est vieux comme ma mémé. Enfin presque, il a dix-huit ans. La maison de ma mémé est grande. Il y a deux étages. Mais comme ma mémé est vieille, elle ne monte plus très souvent. Ma mémé a un gros ventre, mais elle continue de beaucoup manger. Bientôt, ma mémé ne pourra plus se lever, et ma mémé restera assise à côté de mon pépé.
J’avais l’impression d’avoir éternué des tickets de métro dans des chiottes allemands j’ai un verre aux mains t’as des seins de la bouteille dans le groove.
Ceci était une vraie conversation.
Quelqu’un perce au dessus de moi, comme s’il me perçait la tête.
Coups de marteau, coup de marteau piqueur.
Au secours, je m’en vais marcher, fuir le bruit et déambuler.