une apparition
– quelques souvenirs de fréhel sur diapositive périmée
Elle est là, elle marmonne,
je l’entend soupirer,
elle expand son ombre,
elle dit : « je me sens seule »,
pourtant nous sommes autour d’elle
mon grand-père disait toujours que comme lui et mon père, nous avions des âmes d’artistes
tes bras étaient ma deuxième maison,
des fois je m’imagine passer devant,
elle a bien cramé,
nos mots alimentant le feu qui la ravageait,
nous n’avons rien fait pour l’en empêcher,
et, maintenant,
il n’en reste presque plus rien
si ce n’est de la poussière et de la tristesse
hier j’ai mis du vernis rouge, et depuis je me sens féminine,
ça change de d’habitude,
des années que je n’en avais pas mis
et puis avec le rouge, étrangement,
je me sens puissante le rouge aux doigts
Les pas ralentissent, le rythme se perd,
la danse, à ses prémices si joliment menée,
est bientôt terminée.
Je constate que j’ai de plus en plus de mal
à me retrouver seule,
c’est problématique,
il fut un temps où j’aimais ça.
Maintenant, l’Ennui invite l’Ombre
et, sans mon accord,
elle s’installe dans ma chambre,
je la vois du coin de l’oeil.
elle est déçue, mais elle essaye de ne pas prêter attention à ces perles nacrées pourtant éraflées
dès qu’ils perdent de leur éclat, elle est tentée de les jeter
elles jonchent au sol, seules. L’arbre a perdu de sa superbe.
Ce mot ne guérit pas les maux, mais, soudain, le brouillard semble légèrement se dissiper. Des lueurs, encore brumeuses, sont les connexions que j’établis entre ce que j’ai toujours connu et ce terme.
Ses pensées fusaient, partaient dans tous les sens. Elle avait de nombreuses choses à faire, pour lesquelles il fallait qu’elle réfléchisse. Mais toujours, ses pensées revenaient à lui. Elle se remémorait alors son visage, en parcourait la moindre parcelle de peau. Elle s’imaginait l’effleurer, avait l’impression d’en ressentir le contact sous la pulpe de ses doigts. Puis le flot des pensées revenait avec plus de force, la ramenant à une certaine réalité. Et toujours, malgré elle et pour s’évader de cette assommante existence, il revenait l’obséder.
Le long de leurs corps sinueux,
les nombrils de venus offrent leurs coeurs.
*
Près de l’écume,
mais loin de la maligne vague,
Les marcheurs sillonnent le sol sableux.
*
L’épiderme glacé par le froid,
je boue de l’intérieur par l’effort.
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