22 avril 2015
10 avril 2015
6 avril 2015
30 mars 2015
Tu t’es vu quand…
… tu délires
C’est toujours pareil. Se taire et attendre un signe.
Garder sa colère pour soi, regarder le vide, puis regarder en arrière.
L’auto-flagellation comme nouvelle habitude, le passé comme nourriture,
le dépit, la mélancolie, la culpabilité sont tes nouveaux amis.
28 février 2015
27 février 2015
26 février 2015
25 février 2015
24 février 2015
C’était un peu après, tu te souviens ?
Y’avait un grand rideau noir. Oui tu sais, ce vieux rideau en velours poussiéreux accroché un peu bizarrement. Oui celui-là. Eh ben j’arrêtais pas de le fixer. Tu te rappelles ? J’ai senti que tu me regardais à un moment mais j’étais déjà loin. C’était trop tard. Ou il aurait fallu que tu me files un coup de coude, peut-être. Mais j’entendais déjà plus rien. Rien qu’un bourdonnement continu, tu sais comme quand c’est la fin d’une cassette, juste avant le ‘CLAC’. Et là j’allais de plus en plus loin et ma vue se réduisait, seul le rideau était net. Tout le monde avait disparu sans que je m’en rende compte. Je voyais même plus les mouvements. Oui c’est ça, pendant un moment tout était figé. Et puis ça a continué, j’ai eu l’impression de sortir de mon corps. Comme si quelque chose m’attirait vers ce rideau et j’entendais toujours rien que ce bourdonnement. Je me suis sentie léviter et je crois qu’à ce moment j’ai perdu totalement le contrôle de mon corps. Je crois que là c’était encore agréable. Je me sentais paisible. Et d’un coup ça s’est arrêté. Tout s’est arrêté. J’étais toujours en l’air, et le bourdonnement s’est tu. Et alors j’ai commencé à entendre ces voix. Elles venaient de loin. Elles étaient encore plus loin que moi. J’arrivais pas à entendre ce qu’elles disaient. Elles chuchotaient. J’ai commencé à avoir un peu peur. Je regardais toujours le rideau. Et il s’est mis à bouger. D’abord légèrement, comme s’il bougeait avec le vent. Puis il a commencé à prendre forme. Je peux rien te décrire. Tu sais, c’est comme quand on raconte un rêve. C’est devenu comme une silhouette noire et ça a commencé à approcher. J’ai commencé à paniquer sérieusement.Je sentais que ma respiration s’accélérait. Je voulais retourner dans mon corps mais je pouvais plus rien faire. J’étais bloquée et consciente de ce blocage. La silhouette avait des sortes de griffes. C’est tout ce que je peux te dire. Des griffes. Elle approchait. Les voix étaient devenues beaucoup trop fortes. Ça sifflait. J’étouffais, si j’avais eu le contrôle de mon corps j’aurais pu m’ouvrir la gorge rien que pour laisser passer tout l’air dont j’avais besoin. Puis elle est venue sur moi. J’ai fait une chute libre vers mon corps et puis c’était noir. Je veux dire, plus rien.
Je me souviens y’avait cette fille seule assise sur un fauteuil très bas.
Elle ne faisait rien.
Son cou était caché par une énorme écharpe, jusqu’à sa bouche.
Elle regardait dans le vide.
Ses cheveux étaient emprisonnés dans l’écharpe. Oui c’est ça, et elle avait les cheveux bruns, peut-être noirs. Je m’en souviens si bien parce que c’est pas courant d’être plongé dans l’intérieur quand tout le monde vous voit. Elle était là, imperturbable, alors que c’était le bordel autour, et j’arrivais pas à décrocher mes yeux. Est-ce qu’elle pensait ? Est-ce que son esprit était vide ? Est-ce que c’était juste un rêve éveillé ? J’arrivais pas à savoir. En tout cas elle était pas là. Elle était déjà loin.
J’avais envie d’établir un périmètre de sécurité autour d’elle, j’étais prêt à me jeter sur la moindre personne qui oserait s’en approcher, qui la ramènerait violemment à la réalité. J’étais devant une sorte de trésor merveilleux et rien ne devait troubler sa tranquillité, ou du moins, son apparente tranquillité. Peut-être que c’était mouvementé à l’intérieur ? En fait j’avais pas envie de savoir. Je prenais simplement ce qu’elle m’offrait à voir, j’avais aucune envie de troubler sa sphère, je préférer spéculer, imaginer, fantasmer sur ce qui se passait à l’intérieur et je me disais que peut-être, la plus belle chose qui pourrait s’y passer, ce serait le néant.
23 février 2015
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2 février 2015
27 janvier 2015
25 janvier 2015
23 janvier 2015
« Vous vous promenez dans une ville, et vous regardez ce que vous voyez. Les gens, les trottoirs, les murs, les maisons, pas forcément les monuments, hein, les choses ordinaires. Les choses ordinaires et même très ordinaires. Les chiens qu’on croise ou… tout ça. Voilà. »