Les merdeux sont toujours parmi nous
Ce soir je me plains, je ne vais pas faire de jolies tournures de phrase pour vous expliquer à quel point je vomis sur les hommes.
Cela fait plus d’une heure que je m’embrouille avec ce gars, qui a choisi de poster sur un groupe Facebook d’étudiants rennais le profil Tinder d’une fille, qui, voulant montrer son engagement, précise fermement sa recherche d’une personne inclusive et déconstruite. Alexandre, avec sa tête de merdeux d’école de commerce, ne puit s’empêcher de screener le bail et de l’envoyer sur un groupe public pour attirer les autres paires de couilles en manque de reconnaissance. Appeler au rassemblement autour de la paria aura toujours été la stratégie gagnante de l’homme hétérosexuel.
Moi je leur propose de monter un groupe, comme un grand boysband, et ils s’appelleraient les « merdeux ». Ou les « venez on se fout de la gueule de la première personne venue parce que j’ai besoin d’être validé dans ma masculinité menacée par un monde qui se penche de plus en plus sur la légitimité de mes privilèges », mais ce serait plus long, moins pratique.
Alexandre, se voyant agressé par mon accusation, questionnant cette fois-ci la légitimité de son post Facebook, continue de balancer des screen de profils Tinder, qui méritent forcément d’être pointés du doigt : appel à l’inclusivité, écolos, féministes et anti-TERF, autant de causes qui méritent d’être shamé sur la place publique, bien sûr.
Eh bien Alexandre en ce soir du 19 Décembre, je te souhaite d’aller t’asseoir sur un pieux, et je t’invite à ne pas oublier que ta méchanceté gratuite ne traduit que ton inquiétude quant au grondement d’un monde qui change, et qui va sûrement questionner ton règne d’homme cis hétéro blanc. Je te laisse, en attendant ton heure, retourner à ta soirée rooftop, siroter ton rosé piscine en écoutant du Bon Entendeur, comme un merdeux basique dont tu es la caricature.