au moment d’ouvrir les yeux il y a une araignée sur le mur. je passe la journée à fouiller au fond des mes toiles et le pastel devient poussière. je tourne des images pour le clip, j’imagine: une danse avec les bras, le tissus qui flotte, le jardin en bas plein de roses. la chanson s’appelle bodies.
14 juillet 2019
12 juillet 2019
comment revenir à rennes? inutile
revenir sur errance est le seul moyen que je trouve pour écrire à nouveau (la contrainte et quelques lecteurs secrets ou aucun?). j’ai plus rien dit depuis avril. muette dans les carnets qui prennent la poussière. je suis seule dans l’appartement et dehors c’est l’été parce que le soir tombe tiède à 23h et les insectes dansent. je lis « les vagues » de virginia woolf: six monologues/dialogues intérieurs/extérieurs qui se croisent comme des vagues. avec E on a dormit sur la plage dimanche dernier. j’ai regardé le ciel toute la nuit, les satellites lents, deux étoiles filantes (j’ai sursauté et crié seule dans la nuit). je ne veux pas rentrer à paris mais rennes l’été hiberne.
1 avril 2019
20 mars 2019
14 mars 2019
La fille pleurait quand elle m’a ouvert la porte. J’ai enlevé ma bague à cause de la tache bleue. Elle lui a parlé de moi et comme quoi j’étais jolie et cool. Je reconnais quelqu’un de timide quand il gigote et tripote des clés pour faire du vacarme à la place de parler dans des mots. Avec certaines personnes c’est tres lent et j’aime bien. J’avais recroisé N a nouveau sur le bord de la route et l’avais suivit dans le camion bleue. L’appartement était moche, j’ai faillit m’endormir sur le plaid rouge en écoutant L parler de kerouac. J’ai écris un poème à A pour qu’il revienne parce que les choses ont moins de sens quand il est pas là.
12 mars 2019
7 mars 2019
5 mars 2019
abrège. a quoi tu penses. j’ai jeté les écailles qui trainaient sous mes pieds. un solfège de pas en framboises. Sommeil, je m’effondre. corneille elles hurlent à travers le bois. le château de pierres s’ennui sous les satires sombres et le matin nettoie les cauchemars. elle avait rêvé d’orée, trou dans l’arbre où les feuilles ont été soufflées par un marcheur fortuit.
3 mars 2019
Café Le Piaf, Paris.
j’ai appris hier qu’il y avait une église vide à nice.
bonjour monsieur, vous avez l’air d’être en colère?
(le pire c’est qu’il marche, il m’a comprise)
bon après-midi, à demain peut-être.
cigarette, café,
tu connais l’histoire du disque rayé? non.
tu connais l’histoire du disque rayé? non.
tu connais l’histoire du disque rayé? non.
tu connais l’histoire du disque rayé? non.
tu connais l’histoire du disque rayé? oui.
elle te dit oui mais c’est à dire qu’elle dit non.
elle prend le train à gare de lyon,
elle ne dit rien.
la même personne aime répéter « qu’est-ce que j’ai soif! »
le train redémarre pour rentrer en espagne.
excédée elle se lève, elle allume la lumière.
il y a des gens qui entretiennent leurs problèmes
et qui plus tard se souviendront des problèmes qu’ils ont eu.
« qu’est-ce que j’ai soif! qu’est-ce que j’avais soif! qu’est-ce que j’aurai soif la semaine prochaine! »
vous reviendrez ici au piaf?
non j’habites plus paris, je dois y aller.
« Je veux m’enraciner, devenir la terre apres avoir été du vent. J’étais enchaîné à l’obsession du mouvement, drogué d’espace. Je courrais après le temps. Je croyais qu’il se cachait au fond des horizons ».
« La lune rhinocéros qui de sa corne d’ivoire blesse la nuit couleur d’Afrique«
Sylvain Tesson
26 février 2019
25 février 2019
22 février 2019
18 février 2019
16 février 2019
oh non, encore une révélation mystique
« Je suis fait de proton et d’électrons, en orbite dans mon corps
Je suis une galaxie constituée de milliards de systèmes solaires
Notre matière est une multitude de planètes
J’ai compris la fusion quantique à échelle macroscopique
Vous le sentez?
Oui, nous sommes tous des galaxies
C’est la voie lactéééée
Des révélations mystiques
Des révélations mystiques
Des révélations mystiques
Des révélations mystiques
Oh non, encore une révélation mystique
Je suis doté de magnétisme
Je suis en phase avec ma planète et tous ses habitants
Je peux sentir les océans et tous les poissons qui les constituent
Je peux sentir la sève du bois qui monte dans les fleurs
Je peux sentir les êtres humains qui marchent
Je peux sentir le moindre grain de sable dans le désert
Je peux sentir le temps qui passe
Je peux sentir les serviettes dans le placard qui attendent du réconfort
Je peux sentir les bulles des boissons gazeuses
Je peux sentir les insectes qui muent
Je peux sentir les adolescents qui muent
Je peux sentir la silice qui se transforme en verre
Je peux sentir la glace qui devient de l’eau
Je peux sentir les allumettes qui s’embrasent
Je peux sentir les vagues coupées par les bateaux
Je peux sentir l’énergie des gens qui travaillent
Je peux sentir les gens qui dansent et qui kiffent
Je peux sentir que tous ces éléments ont une polarité positive et négative
L’équilibre du monde est respecté »
15 février 2019
je l’ai appelé ce soir et il m’a dit qu’il n’avait plus écrit non plus depuis le poème. finalement je pars le voir bientot. il parle de balades en forêts. Aujourd’hui avec A, soleil sur le ponton. c’est un peu l’été les gens sortent et boivent des bières. la mouette a un sac plastique coincé entre ses pattes et elle vole tristement, fatiguée. Le visage de A est orange à cause du soleil qui se couche et ses yeux vibrent verts avec ses cheveux. il parle du geste: regarder l’arrivé pour tracer un trait spontané et parfait. si tu bute au milieu c’est que t’as trop réfléchis et alors tu tremble.
« c’est comme ça que je vais commencer ma lettre, merci ».
12 février 2019
j’ai toqué à la porte. derrière il calculait les lunes et les soleils avec son oeil fixé sur la petite machine qui grince.
c’est quoi c’est une radio?
c’est une machine.
je comprend pas.
tu fais du bruit.
il ne m’a plus rien dit et j’ai compris que c’était un secret la façon dont il parle à la lune.
il m’a appelé hier soir pour dire un poème. j’ai rarement vu des mots comme ça. ça finissait par un truc comme « il est déjà minuit ».