Ce sont ces regards en plongée, les word-vomit des cinq premières minutes. Il y a une habitude qui fait abattre les autres pour se clamer survivant, montrer ses dents, sûrement pour affirmer sa malice. Mais ! cela n’ira pas bien loin,
Je me fais à mon âge, je n’en subis rien, j’ai même l’impression qu’il m’appartient, sans curseur. J’ai d’ailleurs toujours pensé que je décidais sûrement des mutations de mon corps, celui que je n’aime pas.
Me voici poilu, mais aussi plus enfant que jamais. Et ce n’est pas une mauvaise chose ! mais je ne grandirai pas. Ainsi j’imagine mes amis s’entourer d’enfants, à vouloir accorder le temps à l’intimité chaude d’un foyer. Et il y a moi, un passant, un parrain. J’ai eu la chance d’être né homme aux yeux des autres, pas d’utérus à s’approprier pour eux, pas de compte à rebours qui te pousse à donner la vie pour éviter la mort sociale.
Et puis me voilà queer, à ne plus considérer les limites que l’on m’a apprit, à ne plus vouloir remplir le schéma, ces jolis repères qui sont de plus près des bouées ignobles. Me voilà sans repère et sans âge.
J’envie ces dormeurs tempêtueux, comme échoués. Des membres éparpillés, cheveux acharnés, vastes couettes à serpenter, surpris par la fatigue, à se retrouver là, à demi chorégraphiés. Des ventres à l’air, sans jamais besoin d’abri.
Dans des lits trop serrés on finit par s’endiguer dans une vie trop bordée !
Les vieux visages ne me font plus peur
J’ai toujours été coquet
La chambre d’enfant, ça permet de retrouver des choses passées
Quelques constats :
15 ans plus tard, je dessine toujours comme un enfant
Ma vieille montre me manque
Les seuls hommes qui m’ont marqué sont des drogués qui ne m’ont jamais vraiment voulu de bien
On m’a toujours écrit de jolis mots
La coupe au bol c’est pas mon truc, ça me donne un air hyper énervant