L’Humain, cette espèce « ultra-sociale ». Phénomène unique dans le monde du vivant. Les hommes sont capables de s’entre-aider, sans se connaitre, comme un accord commun subjacent. L’empathie est notre force sociétale, capable d’assimiler la peine comme la joie d’autrui et de la faire notre. C’est ainsi que des cycles d’entre-aide s’amorcent.
Mais vous emballez pas, ca fait pas de nous des saints, tout ça existe dans le monde animal. Notre empathie soit-disant, « humaine », partagée par aucune autre espèce. Rien du tout. La symbiodivesité, c’est la base de la survie. La 2ème loi de la jungle. Celle qui pousse les individus d’une même zone géographique à établir des liens entre eux, des échanges de dons en quelque sorte. Et plus le milieu est hostile, plus l’entre-aide est forte.
Mais l’hostilité c’est pas notre truc hein? Vous avez eu peur pour votre vie la dernière fois que l’étagère de PQ était vide au super-marché? Est-ce que vous vous êtes déjà sentis menacés? Une peur qui prend les tripes et tord les boyaux, celle qui fait surgir les instincts les plus primaires. Notre milieu de vie est aseptisé, karsherisé de tout danger. Ne reste de place que pour le confort. Le confort personnel. Car dans l’insouciance de la vie se perd la conscience de la mort et se créé le sentiment divin.
On peut mesurer l’importance d’une catastrophe à la force de l’altruisme et de l’auto-gestion des hommes. C’est au centre des flammes que la calme et la raison atteignant leur paroxysme. « Après le tremblement de terre, l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe, du souffre et du feu. Et après le feu, un murmure doux et léger ». Nous voyons le feu s’abattre, nous voyons de nos yeux les conséquences directes de nos modes de vie. Et je vois la même inconséquence dans le quotidien de mes semblables. Des gens se gueuler dessus dans les super-marchés, se presser se stresser. La bile mauvaise, amère me monte quand je vois des flics, porteurs symboliques de cette entre-aide, profiter de ces contextes pour punir par la violence. A ces comportements je mesure l’infantilisme général, l’absence de murmure, le manque de douceur comme de légèreté.
Je vous souhaite de connaitre le feu. Je souhaites que l’Eternel, ou n’importe quel autre connerie qu’on a inventé, vous frappe de plein fouet et que la souffrance vous balaie. Que vos proches rendant leur dernier souffle dans vos bras. Je me souhaite de connaitre pareils douleurs, afin que la modestie regagne le coeur de tout homme et que règne l’altruisme et la décence, là ou la sensibilité n’est devenu qu’un putain de péché.