SANAGI
Les murs poussent sur un sol sans racine
Alimentés par câbles et tuyaux
Vides- Leurs lignes tracent les courants
Les énergies se dispersent
alors s’accélèrent les mouvements
Poussés, les enfants rêveurs, dans le flux constant
Innocence déchirée, tiraillée par leurs pères
Les rêves errent dans l’ombre – Ne subsistent que chimères
pour éclairer leur horizon incandescent
« J’ étais nu devant la machine, je l’entourais de mes bras, je caressais son écran lisse et froid comme si je caressais la peau d’une femme. Puis, avec mes doigts, j’ entrouvrais délicatement la fente du lecteur de disquettes et j’ y enfonçais mon pénis. À l’ intérieur, elle était chaude à s’ y brûler. Quand je remuais en elle, elle gémissait doucement. Les circuits électroniques s’ enfonçaient dans mon sexe et m’ excitaient. Les mémoires ROM, telles des piques pour ikebana, perçaient mon membre. Petit à petit, alors que je continuais mes mouvements de hanches, mes muscles, mon sang, les fils de cuivre, les microprocesseurs, le moteur et le plastique se fondaient tout en un, et j’approchais de l’extase. Je me réveillais alors, dans un état d’ excitation intense. »
Citation de Watanabe Kôji, OTAKU de Étienne Barral, DENOËL impacts, 1999
Vivre sans déranger, sans dévier, sans flancher. Dans la société japonaise, celui qui trébuche tombe dans l’abîme. La perte d’un emploi, de son logement, le sur endettement, la dépression. Pour ceux qui font naufrage, rien d’autre n’est prévu que la rue et l’ honneur perdue. Ils sont nombreux à choisir la mort plutôt que l’infamie car le suicide reste une porte de sortie honorable.
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